SARKOSY: les intérêts financiers de la France avant le Québec libre
par Michel CLOUTIER journal Québec-Presse et Omer Simbille, correspondant PARIS (JQP) — L'authenticité brûlante de la question du Québec n'est plus supportée comme elle le fut jadis depuis l'entrée officielle de Nicolas Sarkosy à l'Élysée.
Le nouveau président français n'est ni absent ni présent sur la question nationale du Québec. En fait, sa neutralité en est une de façade, et bien calculée car à ses yeux les intérêts commerciaux entre la France et le Canada sont (pour l'instant) supérieurs au devenir de la nation québécoise. Des politiciens interrogés au Quai D'Orsay, interprètent improprement la défaite du Parti québécois (PQ), comme étant « la période de transition. » Comme si l'électorat souverainiste faisait la navette entre le désir autonomiste de l'Action démocratique (ADQ) et le vrai sens du pays à naître avec le PQ. « Du cousinage entre les deux ! » s'exclame-t-on.
« La direction du PQ est vraiment trop dogmatisée. Et les souverainistes rongent leur frein, ils attendent que leurs dirigeants expliquent au peuple les étapes concrètes qui mèneront le Québec à son indépendance politique », d'observer un secrétaire politique, anonyme pour l'instant.
OÙ SONT LES ESPRITS FORTS ?
Si le peuple québécois hésite à devenir indépendant, c'est que les « esprit forts », ces politiciens charismatiques tant espérés sur les tribunes sont absents du débat. Tantôt Mario Dumont, le chef de l'ADQ, plaidera pour l'autonomie de la province dans l'espoir de médiatiser au possible cette vieille notion duplessiste des années 50. Et séduire l'électorat francophone. Mais en même temps, il affirme ne pas être « canadien » tout en se défendant de vouloir sortir le Québec du Canada. Escamotage à la Dumont ?
Ce va-et-vient de sa pensée étonne au plus haut point les stratèges politiques français, interrogés la semaine dernière à Paris.
« C'est chez Dumont, un discours paradoxal, un effet d'ensemble de « l'a-peu-près » qui pèse déjà lourd sur la culture politique du Québec en la déformant, en la rendant inopérante en voulant contrôler les deux options à la fois : la québécoise et la canadienne. Sa pensée, dans toute son étendue, est d'une contradiction totale. Comment les gens peuvent-ils s'y retrouver ? Nous, on ne comprend rien ! C'est un politicien provincial, un petit provincialiste qui revendique le pouvoir, le pouvoir pour le pouvoir à nos yeux. »
À ces mots durs, le regard français sur le Québec oscille et s'enfonce dans les eaux devenues stagnantes du projet souverainiste.
Pareille atmosphère équivaut à une science politique retardataire, d'ajouter un professeur de sciences politiques.
À VENIR : Autour des libéraux et des péquistes à passer sous la loupe française.
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