LES CLARTÉS DIVINES,
DE NOS ANCÊTRES À NOS JOURS
Qui est Michel CLOUTIER ?
Journaliste de calibre (1), de haut niveau, et Québécois d'origine, il verse dans l'investigation professionnelle tout en étant écrivain et historien.
Il a signé cinq ouvrages historiques (acclamés par la critique) au cours de sa carrière étalée sur trente ans.
Il a reçu la Médaille de la Ville de Bourg-de-Péage, en banlieue de Lyon en France, en 1996, des mains du maire Henri Durand, pour sa contribution au rayonnement de la langue française de par ses oeuvres.
(1) - Selon Arnaud Upinsky, fondateur de l'Union nationale des Écrivains der France.
SES PRINCIPAUX OUVRAGES, ACCLAMÉS PAR LA CRITIQUE:
— Nos moments d'enfer.
Feuilleton en 18 épisodes, Le Nouvelliste 1977. Écriture exceptionnelle, souligne-t-on.
— Si Saint-Matthieu n'était conté Histoire d'un village qui en dit long
est qualifié de chef-d'oeuvre par Roger Duhamel du quotidien Le Devoir, de Montréal, Québec (1983).
"C'est un livre non seulement d'histoire, mais un livre qui fait histoire", d'ajouter l'hisitorien Denis Beaudoin.
Photo: Ovila Déziel, le violoneux et "bossu" du village de Saint-Matthieu. Un personnage coloré décrit par Michel Cloutier. Photo prise en 1980 par Michel Cloutier.
"Merci pour votre livre 'chef d'oeuvre'. Il est magistral! Et quelle recherche! fouillé et trèsd documenté et très agréable à lire", écrit Claudine Bertrand, directrice de la Revue littéraire Arcade de Montréal.
— Les Intrépides, les dessous de la ville de Grand-Mère
est accueilli dans la presse: "Une écriture remarquable." (1996).
— Les Bâtisseurs
est retenu par Denis Vaugeois, éditeur, historien et ancien ministre de la culture du Québec en ses termes: "Quelle écriture! Quel chef-d'oeuvre!" (1997).
— 39 tableaux sociaux, la Page Histoire.
Le Nouvelliste, 2001-2003.
— 18 portraits à la une du Nouvelliste, 2003.
— Le siècle de Saint-Roch-de-Mékinac
est reçu en triomphe. "Cloutier couvert d'éloges", titre l'Hebdo Mékinac-Des Chenaux (2004). — L'effroi essentiel
Des pensées de jeunesse et d'aujourd'hui : "La Pensée et le génie de la pensée":
"Ne rien connaître pour engourdir en son esprit la sottise d'un dire."
"LA PENSÉE SE SUSCITE DANS L'INÉDIT D'UN ACTE."
"Assurance hardie! Dans les critères de l'abondance, ma pure possibilité tourne sa distinction d'entre les reflets implicites de mes pratiques reconnues."
"Sentir le mot... et lui donner une mesure élargissante d'influences à l'avènement de son sens pour en instaurer tout le pittoresque de l'être en son culte."
"La sagesse de notre joie a pour intention la capacité du courant de notre forme d'expression."
Critique: "Que de belles trouvailles! Vous devez écrire!" — Gilles Boulet, fondateur de l'Université du Québec à Trois-Rivières et président du réseau des universités du Québec.
— En Quête de Lumière, Paris, de l'auteur français Umberto Molinaro. La préface est de Michel Cloutier, 2008.
La préface québécoise de En Quête de Lumière:
------------
Michel Cloutier, en 1983, à la parution de "Si Saint-Matthieu m'était conté, histoire d'un village qui en dit long".
Le pittoresque Ovila Déziel, le "bossu" du village Saint-Matthieu. Photo prise en 1980 par Michel Cloutier.
Marguerite Arvisans à son rouet. À droite, son frère Jos. à l'atelier. Si Saint-Matthieu m'était conté.
Au sujet de Si Saint-Matthieu m'était conté :
---------------------------------------
par Michel CLOUTIER Journal Québec-Presse
REGARD À DEVOIR LOCALISER LA VITALITÉ DE LA LITTÉRATURE QUÉBÉCOISE
QUÉBEC — Les clartés divines, de nos ancêtres à nos jours, passent par les mots et les maux. Non pas au sens européen, mais au sens québécois dans l'arrangement du pays, en première ligne dans le tempérament évolutif des humeurs traditionnelles qui passeront par la famille, la patrie et la religion. Puis, par l'imaginaire pur au gré des élans universaux des nouveaux auteurs de l'après-guerre.
Ainsi, la littérature québécoise « en ses terres » sollicite une disposition interne de l'âme dont l'attention est d'abord attirée par « l'esprit catholique » qui, foncièrement dogmatisé, règne partout dans le Québec d'avant les années 60 ; c'est-à-dire, jusqu'au seuil de «l'Évolution tranquille » de la société, d'ailleurs faussement appelée « Révolution tranquille » à l'époque de Jean Lesage et le percutant slogan politique « Maître chez nous ». C'est sans volonté vide puisque René Lévesque s'illustrait dans les moindres démarches d'importance jusqu'à créer le Parti québécois, souverainiste dans sa mission.
Pour le bon peuple, l'esprit catholique tourne bien... et en bien. La vie est régie et régléer par l'Église, depuis Rome. Nous voilà en présence d'une autorité médiévale de l'Église, supérieure à celle de l'État. Et la famille ? Véritable cellule matriarcale, elle est prisonnnière de son village. Le sens du devoir prime dans cette théocratie du Québec.
Et la « bonne littérature » trouve grâce auprès du clergé. Puisque le « mal » existe, l'enfer sent le soufre et la censure s'active dans la thématique littéraire. Qui alors oserait personnifier le mal ? Seul le cinéma populaire, ou presque, « d'Aurore l'enfant martyr » localise et cloisonne le mal sans guérison dans sa disposition perverse. Un mal social, une exception pas comme les autres.
LE « RENOUVEAU LITTÉRAIRE »
... Et l'épisode de « Maria Chapdeleine » reste un modèle en bon état folklorique. Ce roman inspire l'âme des campagnes, les vertus sans lourdeur, mais l'âme parfois endolorie avec tous les préjugés favorables à la colonisation du territoire. Des arrières-goûts mélancoliques en sortiront. Rien de nomade. Tout se bûche et s'enracine sur place. Nouveau jour, nouvelle terre.
C'est une sorte de plénitude morale prêchée par les curés-missionnaires aux évidences palpables dans la surabondance avisée des grosses et grandes familles. Aucun sens décousu des valeurs à l'horizon, même devant cet excès de progéniture.
Car les valeurs poussent dans toutes les directions, au même titre que les enfants. Une exhubérance bien québécoise. Rien de désordonné. La littérature également. Époque de l'esprit de la survie nationale, de la relation étroitement soudée entre le pouvoir religieux dans son tissu social et le pouvoir politique. Deux forces qui n'en font qu'une : l'Église, la puissante Église, gouvernée depuis Rome.
Puis surviennent quelques déchirement de conscience, la diaspora de François Hertel (Du métalangage), son premier mal à faire l'ange rebel dans les hauteurs suprêmes de l'indépendance d'esprit à jouer son drame à Paris. Un exil concevable, finement entretenu et condamné à se dépasser en exprimant sa finitude, pièce intégrante de son être auprès des intellos parisiens. Un immense talent que cet Hertel. Voici « Dernier épisode » de Hubert Aquin, qui s'évertue à nous définir comme peuple. Écriture fascinante d'hier à aujourd'hui avec ses vérités éternelles sans machination. Reflet d'une intelligence supérieure qui, dans sa Caverne bien à lui, inventa la dialectique québécoise. Une beauté invisible s'est mise à l'emporter en déclenchant chez lui un sige de détresse : le mal de vivre sur le chemin des mots et des maux. Cette beauté intérieur chez lui était la pointe de son génie littéraire.
Mais où en étaient ses clartés divines ? Celles de ses ancêtres québécois ? Les semences de l'esprit catholique ne l'ont pas sauvé du suicide. La « conversion » d'un grand-père n'est pas venue, du moins en apparence puisque son âme n'appartient qu'à Dieu. Son suicide a tenu lieu de saut dans l'inconnu, peut-on simplement imaginer. Encore là, les catastrophes de l'âme n'appartiennent qu'aux âmes elles-mêmes.
Réjean Ducharme, c'est le ciel à l'envers à célébrer les mots foudroyants, l'imagination merveilleuse, autant souterraines que céleste, au fleuve trop grand où l'horizon chaotique devient un principe dépareillé, celui de tous ses êtres aux promotions passionnées. Ici, les mots ont une présence totale, une magie à rembourrer le vide de l'existence. Décidément, Gallimard devait ne pas l'ignorer ! Sinon, le vide de l'existence l'aurait condamné à bâcler sa vie dans l'ordinaire de tous les jours. Tiens, à la vie militaire dans le Grand-Nord ! Pourquoi pas !
L'esprit catholique chez Ducharme semble plus universel que québécois. Car l'auteur de La vallée des avalées n'en a jamais assez des situations extrêmes. Ce qui charge l'esprit à trouver des repères non locaux mais universaux. Une morale érigée en principes radicaux, donc une morale théâtrale, expressément déviée en fantasmes imaginaires teintés de réalisme cru ; une sorte de mal-en-soi comme dans Les bons débarras, où la colère toute concentrée, sans soulagement, donne l'alarme à tous les cris de l'âme. Une mise en scène aux êtres contaminés, menaçants et menacés, victimes de leur envôutement... et qui les rend aliénés pour eux-mêmes et aliénants entre eux. Aucune exaltation. Ce qui épuise à se remettre en marche dans tous ces noeuds pour enfin saisir que le bonheur, au fond, ça va de soi. Et qu'il faut changer d'univers en s'hérissant à la surface des conflits. Et tenter de se conformer à la nature, à la sagesse de la joie. Mais là, les gens heureux n'ont pas d'histoire ! À SUIVRE
|