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Tournure florissante pour ALCOA :
Si elle achète ALCAN,
Shawinigan risque de sombrer
Le député Robert Deschamps
demande au gouvernement libéral
minoritaire d'intervenir
pour sauver l'usine de Shawinigan,
au Québec
Dernière heure : ALCAN REFUSE L'OFFRE D'ALCOA
par Michel CLOUTIER
Journal Québec-Presse
SHAWINIGAN, QUÉBEC — Si jamais l'américaine Alcoa achète la québécoise Alcan, la ville de Shawinigan risque de sombrer avec la fermeture de son usine Alcan plus-que-
centenaire du boulevard Saint-Sacrement, à Shawinigan, au Québec. Et la fin dramatique de la production locale de l'aluminium qui remonte à 1901. Ce qui faisait de Shawinigan « une ville de l'aluminium » à l'époque du siècle naissant.
C'est demain (mardi) qu'est attendu le point de presse montréalais de la Société Alcan concernant sa réaction officielle devant l'offre d'achat non sillicité d'Alcoa de 33 milliards de dollars américains pour acquérir cette rivale québécoise, après deux années de négociations infructueuses.
SAUVER SHAWINIGAN
Dans ce climat d'intense animation économique, le député adéquiste Robert Deschamps de Saint-Maurice à l'Assemblée nationale, s'empresse aujourd'hui (lundi) de demander au gouvernement libéral minoritaire d'intervenir pour sauver l'usine shawiniganaise.
« Imaginez, dit-il en entrevue exclusive à Québec-Presse, le gouvernemenmt minoritaire libéral donne des garanties à la Vallée de l'aluminium du Saguenay. Mais rien de tel pour Shawinigan. Où sont nos garanties ? »
Devant le mouvement de mobilisation générale qui s'organise à Shawinigan, le député Deschamps affiche tout de même sa grande inquiétude. « Mais Québec a-t-il oublié, vraiment oublié les ouvriers de l'aluminium de Shawinigan ? »
Il reste que Alcoa veut détrôner le premier groupe mondial, né de la fusion Russal-Sual (Russie-Suisse) et Glencore. En « avalant » Alcan, Alcoa aura deux sièges sociaux : Montréal et New York moyennant des objectifs précis de part et d'autre. Les observateurs financiers craignent qu'Alcoa finisse par tout regrouper dans la métropole américaine. Ce qui fait réagir les politiciens dont Jack Layton, chef du NPD fédéral. Celui-ci propose que les sociétés étrangères achenant des entreprisesde chez nous deviennent canadiennes.
LES ANNÉES D'OR DE SHAWINIGAN
L'ancien complexe industriel Alcan de Shawinigan, constitue une pièce maîtresse du patrimoine industriel de la Vallée du Saint-Maurice. Ce complexe marque le début de la production de l'aluminium en 1901, et la naissance de l'électrométallurgie au Québec et au Canada.
FONDATEURS DE L'INDUSTRIE DE L'ALUMINIUM
Les trois fondateurs de l'industrie nord-américaine de l'aluminium sont d'origine américaine: Charles Martin Hall de Pittsburgh, qui invente à 22 ans le procédé d'électrolyse de l'aluminium; Arthur Davis, 26 ans, aide Hall dans ses travaux et devient le grand bâtisseur d'Alcoa aux États-Unis, au Québec, au Canada et à l'étranger; le capitaine Alfred Hunt, premier président de la compagnie The Pittsburgh Reduction (future Alcoa), qui donne à Hall sa première chance.
(source historique, Roland Houde, Le Journal Héritage Shawinigan, 15 juin 2003.)
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