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La passion des couleurs selon
PAULINE ISABELLE
par Michel CLOUTIER Journal Québec Presse MONTRÉAL — Le 5 juin 2008
Chez Pauline Isabelle, la passion des couleurs, cette force de caractère picturale, devient l'enveloppante lucidité de son art dont les oeuvres inspirées (parmi les meilleures au Québec) en est l'élan vital.
La Montréalaise à la voix douce, au regard communicatif, développe avec charme une préciosité raffinée dans les tons. C'est à faire rougir d'envie les grands maîtres. Car l'artiste-peintre professionnelle va au-delà de la naïve lumière du jour pour créer de l'espace avec une magnifique énergie. Des états d'âme s'en dégagent dans un heureux sentiment de plénitude.
C'est à vous remplir le coeur. Chez l'artiste, le sens inné des couleurs atteint la suprême conscience des couleurs mêmes de la vie.
Certains tableaux comme ce lumineux rivage de méandres aux sables fluides, accroît les pas d'une jeune promeneuse et son chien. Leur présence active le mouvement de la grande toile. Une fascinante réussite.
UNE PASSION D'ENFANCE
«J'ai toujours peint. J'ai toujours dessiné quand j'étais toute petite. J'ai toujours essayé de reproduire tout ce que je voyais... »
Avenante et souriante, c'est la fête des couleurs chez Pauline Isabelle. À multiplier les tons qu'elle mobilise en des forces positives. L'artiste s'entoure de lumière champêtre avec, par exemple, des bouquets de fleurs naturellement rendus mais carressés d'une lumière ambiante qui intériorise les ombres colorées. L'effet produit un courant tendrement mystique qui échappe à la routine de l'oeil au quotidien. Un bonheur complet.
SES PERSONNAGES
Quant aux visages féminins qu'elle ose peindre à travers cette heureuse capitalisation des couleurs, les portraits échappent toutefois à cette mystique des couleurs. Et cela se comprend : les traits du visage humain réclament un ravissement différent des scènes champêtres.
Et les lignes en deviennent l'intimité, l'intimité de la confidence gênante du pinceau. Cette gêne voulue produit l'émotion tant recherchée de l'expression. Le visage se dévoile à surgir du pinceau qui saura loger les nuances requises pour déjouer toute forme caricaturale. Bref, s'attaquer à des portraits c'est pratiquement faire profession d'être spirituel. Sinon, les traits resteront en surface et deviendront expressivement théâtraux. C'est-à-dire, d'humeur joyeuse ou triste dans leurs qualités fragiles, sans rayonnement intérieur. L'art du portrait nécessite de la grâce sur le front de l'intuition spirituelle.
Quand même, les personnages de Pauline Isabelle se réconcilient avec l'oeil du public sans verser dans un péril mortel. Beaucoup de visiteurs à cet atelier du 1410 de la rue Saint-Ambroise à Montréal, ont également admiré l'ensemble des portraits de l'artiste.
Les élèves entourant leur professeur Pauline Isabelle. En compagnie de son conjoint, Me Roland Carrrier de Montréal.
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