Quarante ans après le premier alunissage, les vestiges de la mission Apollo 11 s'offrent un fameux dépoussiérage. Récemment, la Nasa a commandé la restauration numérique des images enregistrées lors de cet événement historique. C'est maintenant au tour du musée de l'Air et de l'Espace de Washington de faire place nette dans ses vitrines. La capsule d'atterrissage lunaire a donc reçu une cure de rajeunissement. Ce module de 7 mètres de haut en équilibre sur quatre pieds n'a jamais voyagé dans l'espace mais il est identique à ses congénères qui ont été laissés sur la Lune après le retour des astronautes des différentes missions Apollo.

Les « rides » des combinaisons

Si la capsule a plutôt bien résisté au temps, ce n'est pas le cas des combinaisons lunaires originales, qui se sont davantage détériorées dans les vitrines du musée qu'en quelques jours sur la Lune. « Ces combinaisons sont faites de 21 couches de tissus synthétiques et elles ne vont pas bien à cause de l'humidité et de la lumière », a expliqué Cathy Lewis, responsable de la douzaine de tenues lunaires, dont celle de Neil Armstrong. « Les gants s'effritent, les couches de tissus métallisés s'écaillent, les joints de caoutchouc fondent et de la poussière de Lune s'est incrustée dans les tissus. Ces combinaisons étaient faites pour être portées dans des conditions très difficiles mais pour une très courte période. Elles ont passé une semaine sur la Lune mais des décennies dans les endroits les plus humides des États-Unis. »

Présentées depuis la fin des années soixante dans les vitrines du musée, ces combinaisons ont été retirées pour être restaurées ou au moins stabilisées. « Ces tenues, faites sur-mesure pour chaque astronaute, ne seront sans doute jamais plus exposées dans leur intégralité au musée », a laissé entendre la conservatrice. « Nous espérons toutefois remontrer certains éléments d'ici cinq ans, comme les gants ou les bottes si les techniciens parviennent à stabiliser leur décomposition. »

Poussière précieuse

Si la poussière de lune n'a pas épargné le matériel, il en est un qui a su trouver son atout : l'astronaute Alan Bean.

Quatrième homme à avoir marché sur la Lune, il a quitté la Nasa pour s'adonner à sa passion, la peinture. Depuis 28 ans maintenant, il représente l'aventure humaine sur la lune. Et dans ses oeuvres, il incruste des micropoussières ou traces de Lune qu'il possède encore. Certaines de ses toiles se sont vendues 200 000 dollars ! Mais ce qui fait rêver cet homme de 77 ans, c'est d'exposer un jour sur la Lune. « Quand ils auront des galeries d'art sur la Lune, mes tableaux seront en exposition », affirme-t-il. « Peut-être dans 500 ou 1 000 ans, personne ne sait, mais ils y seront. »

En attendant, il expose au musée de l'Air et de l'Espace à Washington. C'est déjà pas mal.

 

 

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