Pour avoir su placer L’HOMME au centre de toutes ses préoccupations, le 63iéme festival du film de Cannes, a su redonner un peu d’espoir, et ce, dans un contexte économique difficile.
En cela on pourra dire que cette cérémonie fut un succès !
Œcuménisme enveloppé de tolérance dans le palmarès.
La palme d’Or avec Oncle Boonmee, décernée au thaïlandais Apichatpong Weerasethakul , évoque des disparus réincarnés sous forme d’animaux.
Dans un pays, la Thaïlande, actuellement en proie à une grave et dramatique crise d’ordre idéologique, on constate que malgré tout, l’espoir et la compassion sont toujours actifs.
« Le grand prix » décerné à « Des hommes et des Dieux » du Français Xavier Beauvois, montre l’abnégation pouvant atteindre le
Photo: Xavier Beauvois, 2e à gauche.
sacrifice, pour des moines refusant de quitter cette Algérie plutôt que d’abandonner un village et un pays dont les dirigeants les considèrent encore comme des ennemis !
Dieu que la souffrance humaine est dure à supporter.
Les plaies sont encore difficiles à cicatriser, surtout quand on pense que l’histoire n’a pas été tournée en Algérie, mais au Maroc !
Pour avoir développé un thème a peu prés similaire, (la guerre d’Algérie vu par un Algérien) la présentation du film « Hors la loi « de Rachin Boucharef,
Photo: Rachin Boucharef, 2e à gauche.
a suscitée des manifestations dans les rues de Cannes. Et pourtant ce réalisateur a remporté il y a 2 ans la palme d’or à Cannes avec le film « Indigènes ».
L’actrice Juliette Binoche... ravissante!
Que dire ensuite de l’actrice Juliette Binoche, dont l’agréable silhouette a été prêtée cette année à l’affiche du festival, qui se voit décernée le Prix d’interprétation féminine et qui dans son message de remerciements préfère parler du réalisateur iranien JAFAR PANAHI , détenu dans des geôles iranienne pour cause de mauvais esprit politique , sic !
Geste d’une rare noblesse !
Et du Prix de la mise en scène décerné à Mathieu Amalric pour son film, »Tournée », qui associant ses actrices à son palmarès, leur demande de monter à ses cotés sur la scène et recevoir les bravos du public.
Partager les honneurs est chose rare !
D’ordinaire on préfère partager les déboires que la gloire !
Sur un autre registre, le prix d’interprétation masculine (ex-æquo), l’italien Elio Germano pour « La Nostra Vita » utilise la dérision pour envoyer un message à son Premier Ministre.
Photo: Elio Germano. 30 ans et une dizaine de films à son actif.
En effet, comme M. Berlusconi s’était montré fort contrit d’avoir eu les honneurs d’un documentaire présenté au festival par l’Italienne Sabina Buzzati révélant ses turpitudes lors du séisme de l’Aquila, Il déclara alors, regretter que les artistes italiens ne présentaient pas, à l’international, sous un meilleur jour, leur pays !
La réponse de l’acteur fit exploser de rire la salle du festival lorsqu’il précisa que lui au moins savait faire la promotion des hommes politiques italiens ! CQFD ! Le ridicule, on le sait, n’est pas méchant. Il ne tue pas, mais il agace !
On eut même droit à une déclaration d’amour du second, Premier d’interprétation masculine, Javier Bardem,
Photo: Javier Bardem en belle compagnie.
pour son rôle dans « Biutiful », à sa compagne installée dans la salle, la belle Pénélope Cruz , qui nous laissa entrevoir une petite larme de bonheur, au passage du projecteur sur son visage .
Une belle fête!
Sans être un cru exceptionnel, reconnaissent les critiques, le 63ième festival aura néanmoins marqué le public et mérité le qualificatif de belle fête.
Et maintenant si nous parlions un peu de notre jeune héros Québécois, Xavier Dolan. Il présentait, à 21 ans, « les Amours Imaginaires » son second film cette année et a été, à nouveau primé.
Photo: Xavier Dolan. "Une des surprises les plus emballantes du Festival", selon la critique étrangère.
Le festival de Cannes a su reconnaître ses mérites. Lui-même reconnait « après l’accueil chaleureux qu’a reçu « j’ai tué ma mére », j’ai réalisé que si je n’étais pas allé à Cannes, cela aurait signifié, pour un film avec un si petit budget, qu’il n’aurait pas existé » !
Jeune peut être, mais lucide certainement ! Et à travers lui le Québec se réjouit !
Salutations! Terminons avec le regard éblouissant des années 50

"Et Dieu créa le festival..."
Les starlettes tombent du ciel
1953: Promesses de la gloire sur la Croisette: une inconnue exhibe ses charmes.
Le Festival a six ans et l'inconnue n'a que 19 ans. Les caméras du monde entier la bonbardent.
C'est Brigitte Bardot.
Cannes est en train de créer Bardot. Le mythe Bardot naît.
"Et Dieu créa la femme".


En 1957,La "BB" partage sa gloire avec la "CC", Claudia Cardinale. Les philosophes s'amènent aussi à Cannes, dont Jean-Paul Sartre.
Les photos d'époque sont de Paris-Match.

