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Strauss-Kahn
"scandalisé"
par le retour
des bonus dans les banques
Philippe Levasseur Journal Québec Presse WASHINGTON —
Au lieu d'entrer au capital des banques pour contrôler les bonus, les gouvernements laissent aller les choses comme avant .
Toujours juchés sur un piedestal, les intouchables traders, au coeur de la déblâcle financière qui fit couler à pic les grandes banques mondiales, ces mêmes infâmes traders se paient encore aujourd'hui d'alléchants bonus, à même l'argent public injecté in extremis à coups de milliards par les gouvernement pour sauver ces institutions financières alors en faillite.
L'affaire provoque le scandale, autant chez Barack Obama, Strauss-Kahn, que le milieu politique en général. Aux États-Unis, les banques ont versé 33 milliards de dollars en bonis.
Imaginez :
La City Group perd 27,7 milliards de dollars et reçoit 45 milliards d'aide. Elle verse 5,3 milliards de dollars de bonus à ses employés.
La Merrill Lynch perd 27,6 milliards et verse 6 milliards de bonus à ses traders.
La Goldman Sachs verse 20 milliards de bonus (700,000$ par employé).
La J.P. Morgan verse 3,3milliards de dollars. --------------------------------------
Un milliard de bonus distribué aux traders de BNP Paribas
Reuters/© Joshua Roberts / Reuters M. Strauss-Kahn déplore l'absence de "réglementations" encadrant les bonus, estimant que cela provoquera de nouveaux "drames" si "on n'y met pas un frein".
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Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, s'est dit mercredi 29 juillet "scandalisé" par le retour des bonus dans les banques malgré la crise économique, estimant que cela provoquera de nouveaux "drames" si l'"on n'y met pas un frein".
"Le fait que ce qui a été, pas la seule cause, mais une des causes de la situation que nous avons connue, cet appât du gain, cet argent facile, cette façon de prendre des risques inconsidérés pour gagner de l'argent, revienne aussi vite (...), ça me scandalise", a-t-il déclaré lors d'un entretien mis en ligne sur le site Internet de la chaîne de télévision France 24. "ATTIRÉS PAR LE GAIN" M. Strauss-Kahn a notamment déploré "qu'on n'ait pas réussi encore (...) à mettre en place des réglementations qui empêchent cela, qui empêchent qu'un petit groupe d'hommes et de femmes attirés par le gain entraînent l'ensemble de l'économie de la planète dans la catastrophe". Il a toutefois assuré que ce n'était "pas le travail du FMI".
Certaines banques mondiales ont récemment recommencé à offrir des bonus garantis pour recruter ou garder des salariés.
Le système des bonus a été très sévèrement critiqué car il est apparu qu'il récompensait des banquiers et des opérateurs boursiers pour leurs prises de risques importantes, dont les profits initiaux se sont ensuite mués en importantes pertes. Ce système a été dénoncé comme l'une des causes de la crise financière et économique mondiale en cours.
La banque française, qui a reçu 5 milliards d'euros d'argent public fin 2008, confirme l'information du journal «Libération» et affirme respecter les règles...
Les affaires reprennent pour les établissements financiers français… BNP Paribas, à l’agonie en 2008, a réalisé d’excellents résultats au premier semestre 2009. Du coup, la première banque française s’apprête à verser des bonus importants à ses traders à la fin de l’année: un milliard d’euros selon «Libération», qui révèle l’affaire ce mercredi matin. Selon le quotidien, «l'enveloppe à distribuer aux 17.000 salariés de sa filiale (Corporate and Investment Banking, banque de financement et d'investissement du groupe, ndlr) devrait dépasser sans problème le milliard». Soit «59.000 euros en moyenne par personne». Problème, rappelle le journal, «les citoyens français (…) ont apporté 5 milliards d’euros à BNP Paribas fin 2008 pour lui éviter de couler»…
BNP Paribas confirme
Des données confirmées un peu plus tard dans la matinée par la banque. Si «le calcul effectué par Libération est globalement exact», souligne un porte-parole, il reste que «l’année n’étant pas terminée, il s’agit d’un montant virtuel, les rémunérations variables n’étant décidées qu’en fin d’année au vu des résultats définitifs de l’exercice».
La banque indique n’avoir fait que suivre le processus habituel: «Les rémunérations variables sont la base de la rémunération des opérateurs de marché depuis 50 ans », rappelle le porte-parole. Proportionnelles aux résultats, elles sont donc en hausse…
BNP Paribas tient à souligner qu’elle «respecte scrupuleusement» les règles pour les bonus dans les banques telles qu'elles ont été établies par le G20. Et «s’inquiète du fait que beaucoup de ses concurrents, notamment aux Etats-Unis, ne les appliquent pas encore».
Le G20 n'interdit pas les bonus
«Les chefs d’Etat réunis dans le cadre du dernier G20 de Londres ont, non pas proscrit ces bonus, mais édicté des règles pour éviter les dérives qui ont favorisé la crise», a indiqué la banque, en précisant ces règles: «pas de bonus garanti sur plusieurs années, calcul du bonus en fonction du résultat net après coût du risque et étalement partiel sur plusieurs années du paiement permettant aux risques éventuels de se matérialiser».
Interrogé sur RMC, René Ricol, le médiateur du crédit, a rappelé l'exigence de «transparence pour savoir si on a bien mis un terme aux errements et aux rémunérations excessives (...) qui poussent toujours à des prises de risques excessives».
(20minutes.fr avec agence) --------------------------------
BNP-Paribas: le versement des bonus conforme au G20
Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, le 10 juin 2004/MEIGNEUX/SIPA
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