«LE QUÉBEC AUX QUÉBÉCOIS !»
lance L'Heureux en gagnant le combat du Québec



par MICHEL CLOUTIER
Journal Québec-Presse

TROIS-RIVIÈRES, QUÉBEC — Patrice L'Heureux a dû violenter ses réflexes pour venir à bout de l'entêté Stéphane Tessier en le frappant dans les flancs tant qu'il le pouvait pour ainsi gagner le combat du Québec dans le ring du Colisée de Trois-Rivières, au coeur du Québec.

« Le Québec aux Québécois !», s'est mis à lancer le vainqueur, la voix exaltée et le visage rougi, en quittant le ring avec l'appétit de saluer devant lui les journalistes attablés au premier rang du public. Il a même distribué des poignées de mains détendues comme si sa performance était un bonheur sans histoire. Mais l'obstacle, le « Brutus » Tessier, était vraiment de taille pour ne pas dire redoutable même si le Shawiniganais (hué par la foule trifluvienne) remportait round après round... ou presque.

Le nouveau champion du Québec n'a rien dramatisé sur l'effort qu'il a dû déployer. De la bonne fatigue à ses yeux. « J'aurais dû le taper (Tessier) au corps du début à la fin », a-t-il expliqué devant les reporters sous les feux des caméras. Rappelons que l'an dernier, ce même L'Heureux a été détrôné de son titre de champion canadien des poids lourds par David Cadieux, de la ville rivale trifluvienne.

DÉFAITE DE CADIEUX


Pour sa part, dans un coûteux sacrifice, David Cadieux s'est incliné, n'arrivant pas à brandir un héroïsme vainqueur sous les coups assommants de Raymond Olubowale, cet Ontarien, déclaré champion canadien des poids après six rounds. Voilà qu'au sixième assaut, malgré sa volonté sérieuse, Cadieux a flanché, visitant le tapis à trois reprises. Rien de réjouissant. La fin s'annonçait. L'énergie semblait manquer. Le géant Olubowale le savait. Ses coups fertiles au menton du trifluvien allaient faire de lui le héros de la soirée devant une foule résignée.

Cadieux fut déclaré K.-O. par l'arbitre Mike Griffin. Dès le troisième round Cadieux ressentit une fatigue extrême. Et pourquoi ? Un manque d'entraînement ? Allez savoir ! Toujours est-il que le misérable trifluvien, infligé de coups, n'était plus de taille à repousser quoi que ce soit. Combat inégal. Et sa troisième chute devenait une aubaine pour l'Ontarien dont les forces parurent tout à coup titaniques. La foule s'est tue.

LE FÉBRILE ANDRÉ PERREAULT


Résumant cet exitant gala de boxe, le légendaire André Perreault (il incarne la mythologie mauricienne), a indiqué au journal Québec-Presse que d'abord, l'accueil des gens, des dignitaires et des athlèles par les organisateurs fut excellent. « Chapeau à CLaude Boivin, son travail et son équipe sont exceptionnels.»

« Si nous y allons avec les huit combats amateurs, il faut quand même voir qu'il y a beaucoup de talent du côté des jeunes. C'est une belle relève et nous avons assisté à huit magnifiques bons combats.» « Allons maintenant à la carte des professionnels avec six combats, sachez que l'intérêt a porté principalement avec le combat je dirais du Québec avec L'HeUreux et le fameux ami Brutus, un homme d'une très grande endurance, un homme extrêmement déterminé. Et je pense que notre concitoyen shawiniganais a su ouvrir la machine avec une certaine prudence pour s'assurer la presque totalité des rounds.»

« Donc, Patrice L'Heureux, dans son combat a été dominant. Ce que l'on souhaitait. Quant à «l'incident» David Cadieux, c'est un athlète qui a tout mon estime, mon admiration. C'est un courageaux bonhomme. Mais ce soir, je pense qu'il a été dominé par un homme extraordinairement calme, serein, parce fort bien préparé sur tous les points de vue.

Ce Olubowale, ce Torontois d'origine africaine, a servi de partenaire d'entraînement de Patrice L'Heureux avec les fameux affrontements Cadieux—L'Heureux. Et jamais il n'a manifesté une forme physique comme on vient de le voir ce soir. Il était aux alentours de 278-282 livres et là cette semaine, il a travaillé en gysmnase à 255-258 livres. Il s'est présenté au combat à 262 livres. Ce n'était pas une gazelle, il avait une très belle mobilité. Il a su contrôler de belle manière. C'est un homme au coeur d'or, c'est un athlète qui est franc, qui est honnête, qui est authentique. Alors, chapeau. Je crois que ce soir (vendredi), Cadieux qui est un boxeur extraordinaire, exceptionnel, est un ambassadeur de notre région. Il nous fait tous grandement honneur. Mais ce soir, il a rencontré un homme qui a su le maîtriser et le dominer. »