L'annonce de l'élection de Jorge Bergoglio a été accueillie dans un tonnerre d'applaudissements et une longue ovation de centaines de fidèles qui assistaient à une messe dans la cathédrale de Buenos Aires en Argentine.
Après l'annonce, des dizaines de personnes commençaient à se rassembler devant la cathédrale, dans le centre de la capitale argentine.
La présidente argentine Cristina Kirchner a salué l'élection de son compatriote Jorge Bergoglio comme nouveau pape.
« Nous lui souhaitons, comme conducteur et guide de l'Église, une tâche pastorale fructueuse dans l'exercice de si grandes responsabilités à la recherche de la justice, de l'égalité, de la fraternité et de la paix de l'humanité », a écrit la présidente dans un court message.
Il est connu en Argentine que Mme Krichner entretient des relations tendues avec l'archevêque de Buenos Aires.
Ailleurs dans le monde
La première institution à réagir a été l'Union européenne (UE) qui a souhaité que le nouveau pape défende la paix, la solidarité et la dignité humaine.
« Nous sommes convaincus que Votre Sainteté continuera avec force et détermination le travail de votre prédécesseur en rapprochant les peuples et les religions du monde », ont écrit dans un communiqué les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Le président français François Hollande a adressé pour sa part ses salutations et ses vœux au nouveau pape François Ier.
« La France, fidèle à son histoire et aux principes universels de liberté, d'égalité et de fraternité qui fondent son action dans le monde, poursuivra le dialogue confiant qu'elle a toujours entretenu avec le Saint-Siège, au service de la paix, de la justice, de la solidarité et de la dignité de l'homme », a indiqué M. Hollande dans son communiqué.
De son côté, l'Église du Brésil a salué le premier pape latino-américain. Les évêques brésiliens considèrent que l'élection d'un pape argentin « revitalise » l'Église catholique. « Nous pouvons espérer beaucoup du fait que c'est un Latino-Américain », a déclaré le secrétaire de la Conférence épiscopale, Leonardo Ulrich Steiner, dans une conférence de presse.
Adressant ses « félicitations les plus sincères » au nouveau souverain pontife et « à tous les catholiques de par le monde », le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a souhaité que François Ier continue à promouvoir le dialogue entre les religions comme son prédécesseur Benoît XVI.
« Nous avons de nombreux objectifs en commun, parmi lesquels la promotion de la paix, de la justice sociale et des droits de l'homme, et l'éradication de la pauvreté et de la faim », a-t-il déclaré.
Le président américain Barack Obama a adressé ses « vœux chaleureux » au « premier pape des Amériques ».
« En tant que premier pape issu des Amériques, son élection exprime également la force et la vitalité d'une région de plus en plus importante dans l'évolution du monde et, aux côtés de millions d'Américains hispaniques, nous, aux États-Unis, partageons la joie de ce jour historique », dit le président dans un communiqué.
« Champion de la cause des pauvres et des plus vulnérables d'entre nous, il continuera à porter le message d'amour et de compassion qui a été source d'inspiration pour le monde depuis plus de 2000 ans », a ajouté M. Obama.
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Comment le nouveau pape a choisi son nom
Jorge Mario Bergoglio (en blanc) a choisi de s'appeler François. | Photo Alessandro Bianchi/Reuters
Premier pape venant du continent américain, l’Argentin Jorge Mario Bergoglio a bousculé les traditions jusque dans le choix de son nom. Il s’appellera désormais François, une première pour un souverain pontife.
Emilie Cabot - Parismatch.com
À l’issue d’un court conclave, le nouveau pape a été élu mercredi soir et a choisi son nom de règne. L’Argentin Jorge Mario Bergoglio, 266e chef de l’Eglise catholique, se fera appeler François 1er.
Il s’agit là d’un choix crucial qui relève du pape lui-même. A l’issue du conclave, le doyen des cardinaux électeurs demande au souverain pontife fraîchement élu s’il accepte l’élection et par quel nom il désire être appelé, «Quo nomine vis vocari» en latin. C’est à ce moment que le chef de l’Eglise catholique choisit son nom. Le cardinale protodiacre -le Français Jean-Louis Tauran pour cette élection- a ensuite prononcé le très attendu «Habemus papam» depuis la loggia des bénédictions de la basilique Saint-Pierre révélant au monde le nom du nouveau pape, en latin: Franciscus.
Une référence à François d'Assise
L’archevêque de Bueno Aires a choisi de se faire appeler François, un prénom jamais porté par un souverain pontife. Si le droit canon ne fixe pas de règles particulières sur ce point -le pape est libre de choisir le nom qu’il veut- Jorge Mario Bergoglio a rompu avec la tradition en place depuis le Xe siècle. Depuis cette époque, le nouveau pape adopte en effet un nom déjà porté qu’il fait suivre d’un chiffre correspondant à l’ordre de succession.
Le nouveau chef de l’Eglise catholique avait un large choix parmi une longue liste de noms de règnes des plus inusités -Sixte, Boniface, Honorius, Lucius, Calixte, Gélase, Formose- au plus communs et plus populaires Jean, Benoît, Alexandre, Grégoire, Clément, Léon. Il a cependant préféré François en référence à Saint François d’Assise, soucieux des plus pauvres et caractérisé par l’humilité.
Pour l’anecdote, Joseph Ratzinger - qui a renoncé à son pontificat le 28 février dernier- avait choisi de se faire appeler Benoît XVI en hommage au «vénéré Benoît XV», pape de 1914 à 1922, qui a guidé l’Eglise au cours de la Première Guerre mondiale. Benoît XVI a également voulu saluer la mémoire de Saint-Benoît de Nursie, fondateur de l'ordre des Bénédictins.
Pierre, un nom "tabou"
Selon la légende, Karol Józef Wojtyła -le futur Jean-Paul II- aurait dans un premier temps choisi comme nom de règne Stanislas, en référence au saint patron de la Pologne, pays dont il est originaire, comme le relève le site catholique «Croire.com». Face à ce choix inédit, des cardinaux l’en auraient dissuadé et il a adopté Jean-Paul II pour s’inscrire dans la lignée de son prédécesseur, Jean-Paul 1er.
Ce dernier, pape éphémère d’août à septembre 1978, avait innové en la matière. Il a été le premier à porter un nom composé et donc inédit. Il a cependant choisi deux noms déjà employés pour saluer l’héritage laissé par les deux souverains pontifes Jean XXIII et Paul VI. Un seul nom reste tabou : Pierre. Aucun souverain pontife, même ceux dont le nom d’origine est Pierre, n’a osé se faire appeler comme l’apôtre et premier pape.
Si dans l’Hexagone, François 1er désigne surtout un roi et peut prêter à confusion, Jorge Mario Bergoglio a pris en compte la notion universalité en choisissant un nom lisible dans le monde entier. Aux quatre coins de la planète, les catholiques fêtent leur nouveau pape Franciscus, François, Francis, Francesco, Francisco.