|
  
CLAUDE VILLEMURE
La voie étroite de la rigueur
Portraits québécois
Par MICHEL CLOUTIER
Journal Québec Presse SHAWINIGAN, QUÉBEC — le samedi 14 mai 2011 Claude Villemure ne peut faire autrement: il met tout l'amour humain dans sa passion et dans la confiance d'autrui. Les vérités du coeur en lui.
Sa manière d'être... sa joie de vivre. C'est en homme libre, tout à fait libre, sans tyrannie ni esprit politique aux étouffantes nécessités, aux besoins forcés pour accumuler les médailles, les titres et les décorations... en se laissant emporter à devenir illustre.
La foi se fabrique une vie Non, rien de tel chez Claude Villemure. D'abord et avant-tout, cet homme de terrain a foi dans la fidélité et la gratitude de chacun. Foi et passion sont au rendez-vous. Aucun vide autour de lui.
Du fond de sa ferveur, c'est la liberté des sages. Le bénévolat magnétise ses élans D'évidence, sa passion se fabrique dans l'emploi du temps bénévole qu'il consacre depuis une trentaine d'années auprès de ses compatriotes, tant sur la scène sportive, culturelle que sociale. Dans ces gratuites exigences aux liens visibles (et invisibles du coeur), la bonne volonté et la bonne foi ne paniquent jamais chez ce sportif dont le tempérament de feu ne succombe jamais au vertige des excès.
"En me tenant loin des champs de baseball, je ne provoque plus de passion à l'intérieur de moi", confie-t-il.
Désormais, sa passion se trame ailleurs, aussi fascinante et sans retard à faire le fond de sa condition d'aujourd'hui, nourrie qu'elle est par la création de la Fondation Katherine-Beaulieu (cliquez sur: http://journalquebecpresse.org/module ... /article.php?storyid=2945) .
Champion-entraîneur au baseball Claude Villemure entrera dans une servitude volontaire en épluchant, surveillant et vérifiant minute par minute, heure par heure, d'un match à l'autre, les perfermonces évolutives des jeunes joueurs de baseball dont il sera l'entraîneur d'équipes durant 17 ans... tout en jouant lui-même.
"J'étais meilleur entraîneur que joueur", nuance-t-il. Former la jeunesse Former la jeunesse n'est pas une mince affaire. Faut-il alors se mortifier soi-même, ne jamais craindre l'abnégation absolue envers cette cause sacrée, objet de valeurs positives.
Car l'intérêt-propre de l'entraîneur reste interdit. Chez lui, tout n'est que mouvement du devoir, le juste milieu sans régression, d'un exercice à l'autre, d'un tournoi à l'autre. L'entraîneur s'évertue à rendre le jeu davantage participatif que sélectif. L'instance ultime de faire de ces jeunes des médaillés insurpassables mènerait au désespoir des plus faibles : ils se verraient exclus du jeu.
La jeunesse marche vers l'amont en quête de résistance, d'une conscience nouvelle, petite ou grande soit-elle vers une intimité devenant la plus secrète intériorité de leur être. Le caractère se forge ainsi.
Participation enjouée Le jeu, la participation enjouée et le tête-à-tête avec soi-même dans les compétitions, font équipe dans l'air pur des champs de baseball. Gage de santé. Personne n'est cloué sur place. Chacun se distingue et chaque joueur exerce sans confusion son rôle, au champ comme au baton et au gré de la maniabilité de leur position. L'habileté se découvre, se développe d'une leçon et d'une joute à l'autre.
L'équipe, ce grand orchestre, engendre alors un esprit sportif, un sens social, une conscience collective. Les franches compétitions naissent à même le dépassement de soi, fait de débrouillardise. Dans ces perspectives, l'entraîneur mesure l'efficacité de sa vocation... sa vraie nature devenue un modèle incarné au sein de son groupe. La grâce du sacrifice est tendue vers les tâches idéales qui rendront l'entraîneur authentique. Claude Villemure en a absorbé les effets tout au long de sa carrière.
Il fixe les règles d'un jeu rigoureux Discipline pressante et sévère, le métier d'entraîneur de baseball devint sa grande passion.
Une plénitude de vie. Inspirant confiance, il dût fixer les règles d'un jeu rigoureux avec une discipline de maître auprès des adolescents et des jeunes adultes. Et forger sans molesse le succès de ses équipiés. Les "bravos!" ont fusé plus d'une fois dans les estrades. Quelle douce euphorie!
La voie étroite et sévère de la rigueur Si bien que durant ses 14 premières années au poste d'entraîneur sur les terrains d'exercices sportifs, ses équipes ont décroché 12 championnats. Voilà la voie étroite, sévère et gratuite de la rigueur. Pour le plaisir de participer... et de triompher! À l'instar des athlètes olympiques, c'est rudement que les joueurs de Claude Villemure durent affronter de jeunes adversaires, d'un village à l'autre en passant par les villes.
Ce n'est pas une fin en soi, loin de là, mais chacun est appelé, dans un effort méritoire, à donner plus de souplesse et de liberté à son régime de jeu; régime menant aux coups de circuits et naturellement aux victoires d'équipe. Gravir les échelons nationaux  Puis, à chaque fois, on l'invite à gravir les échelons, d'une catégorie à l'autre jusqu'au sommet, en se retrouvant finalement entraîneur de l'équipe du Québec pour les championnats canadiens.
"J'ai été le dernier entraîneur dans le junior-majeur à Shawinigan pour ensuite finir ma carrière dans la ligue rurale, ici, en Mauricie." Conseiller en placements chez Desjardins Souriant, calme et posé, ce conseiller en placements chez Desjardins depuis 28 ans, a courtement frayé avec la politique à la tête du Ralliement municipal, tentant sans succès de ravir la mairie de Shawinigan aux dernières élections municipales.
Après quelque trente ans de bénévolat, il vient de réduire ses activités tout en épaulant activement sa fille Josée à l'occasion de la mise sur pied de la Fondation Katherine- Beaulieu. Amies éprouvées de la victime, Audrey Trudel et Josée organisèrent une "Opération Nez-Rouge" à travers la ville. "Et naturellement, elles sont venues voir papa Claude pour que je les appuies", relate M. Villemure. Et tout s'est enchaîné grâce au précieux réseau social de "papa Claude" qui activait en quelque sorte la création de la Fondation Katherine-Villemure. Photo: Montréal, le Complexe Desjardins.
Heureuse conscience que "Nez-Rouge". L'initiative a fait sa marque et connaîtra une diffusion nationale: un projet-pilote (unique au Québec) va bientôt démarrer en Mauricie. Un point de presse est attendu. Le grand air contre l'angoisse de l'esprit Loin de l'angoisse de l'esprit, Claude Villemure pratique en bon vivant qu'il est, le vélo dans des parcours multiples, sillonnant au grand air (hors des compétitions) divers point du Québec . "Je pars volontiers avec ma blonde du côté de Québec, profiter des pistes. Je reste aussi un passionné de golf et de billards..." On réclame ses services Maintes fois réclamé par les organismes sociaux au sein de leurs conseils administratifs, il met donc aujourd'hui l'accent sur la Fondation Katherine-Beaulieu en consacrant tout son temps de bénévolat.
Et pour cause: "C'est quelque chose de personnel, vous savez. Katherine passa son adolescence chez moi, elle était de la famille, elle m'appelait papa Claude, on s'aimait beaucoup. Nous étions très proches et en même temps dans cette fondation, j'appuie ma propre fille Josée."
Entraîneur: discipline pressante et sévère Discipline pressante et sévère, le métier d'entraîneur est désormais chose du passé. La conscience préventive, il reste tout de même à l'avant-garde des projets humains.
Photo: La rue Saint-Marc à Shawinigan, vers 1920. (L'Hebdo du St-Maurice). Ce "petit gars de Saint-Marc", de la paroisse Saint-Marc de Shawinigan, a attrapé la passion du sport (la balle molle et le baseball) en jouant dans les grouillantes ruelles avec les copains du quartier. 
Moments fébriles, âge d'or des grosses familles ouvrières aux douze enfants... L'esprit catholique règne partout, les écoles sont pacifiques, sans drogue ni violence. Photo: La ruelle de la rue Defond, quartier Saint-Marc. Le "Mois de Marie" fait accourir les enfants à l'église sous le coup de 19h. Tout de suite après, les jeunes envahissent la cour de l'école pour une joute de baseball avec des professeurs. "On allait aussi jouer dans les champs et dans la côte Lambert." Né dans la paroisse voisine du Christ-Roi, il relate ce moment délicieux: " Moi, j'ai trois soeurs, je n'ai pas de frère, et en haut de chez moi, il y avait sept gars qui habitaient là, donc, j'étais comme le huitième frère de la famille."
S'était mis à aimer le baseball, il se découvrit un talent d'entraîneur. "En fait, j'ai été meilleur entraîneur que joueur." Il transmet sa passion aux jeunes Transmettant sa passion aux jeunes, Claude Villemure n'en est pas resté là: il devint entraîneur des commentateurs de la chaîne nationale de télé RDS (Réseau Des Sports) à Montréal, dont Luc Bellemare de Shawinigan et Catherine Bourgouin, gestionnaire de communauté pour sa part.
"À cette époque j'habitais Ville-La-Salle durant 14 ans et je suis revenu à Shawinigan en 1994. La terre m'a rappelé!" Un retour aux sources dans son coin de pays du Centre-de-la-Mauricie, à Sainte-Flore de Grand-Mère. Le dynamisme de son séjour en région métropolitaine s'est universalisé jusque dans les studios de la télé montréalaise. N'étant pas une machine à calculer, il n'a jamais comptabilisé ses mises en forme. Tout est vécu avec l'âme entière; tout est toujours initial chez lui. Shawinigan, une ville de passionnés "Je suis très attaché à Shawinigan". Il considère que c'est une ville de passionnés.
"Nous sentons un nouveau souffle, ça prend du leadership dans une ville et je pense présentement que Monsieur Angers (le maire) démontre qu'il a probablement un tel leadership. Je vois que notre ville est en train de vouloir se prendre en mains et c'est ce que je voulais faire (en aspirant à la mairie) et je suis encore là pour aider ma ville." Jeux du Québec: 2 millions $ en commandites locales 
Avec prouesse, Claude Villemure est allé chercher 2 millions de dollars en commandites parmi les sociétés et les institutions Shawiniganaises. Du jamais vu au Québec, dans l'histoire des Jeux du Québec. Une manne acquise dans le cadre de la candidature de Shawinigan pour l'obtention des Jeux de l'été 2010. ------------------------------------ La feuille de route de Claude Villemure suivra ce texte sous peu. -----------------------
La galerie de photos de Québec Presse sur Shawinigan, ce samedi 14 mai 2011

Le quartier Saint-Marc et la caserne des pompiers de la rue Champlain, dans la haute-ville. À l'étage de la caserne, une salle de danse s'animait à tous les samedis soirs.      L'usine d'aluminium Alcan, Boulevard Saint-Sacrement.

|