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COLISÉE DE 400 MILLIONS $ :
1 SEUL IMPÔT À QUÉBEC
ET SA CONSTRUCTION DÉBUTE
Photo: c'est bon pour l'image politique : le joyeux groupe fédéral de députés conservateurs, vêtus du chandail des Nordiques en guise de solidarité pour la construction d'un nouveau colisée à Québec. Mais aucune promesse n'est exprimée.
Louise CORMIER Collaboration spéciale Journal Québec Presse QUÉBEC —
L'affaire est simple: si le Québec avait sa pleine "souveraineté fiscale", c'est-a-dire qu'il percevait tous ses impôts (50% de l'assiette fiscale des québécois est versée à Ottawa), la construction du nouvel amphithéâtre serait déjà en marche à Québec.
Il serait donc inutile d'attendre et personne ne perdrait son temps comme le font piteusement ces petits provincialistes sans envergure, le maire de Québec, Régis Labaume (Photo), et le premier ministre libéral Jean Charest, pour qu'Ottawa consente d'allouer à son tour "ses" millions$ (180) pour démarrer le chantier.
Québec promet déjà quelque 250 millions dont une vingtaine par la Ville de Québec.
Cette "manne" de 180 millions espérée du Gouvernement fédéral de Stephan Harper, n'est qu'une infime part des impôts des Québécois versés dans les coffres de ce gouvernement centralisateur.
Photo: Stephen Harper, premier ministre anglophone fédéral du Canada.
Ayant une peur bleue de la question de l'impôt unique au Québec, il sait trop que le Québec obtiendrait sa "souveraineté fiscale" qui mène à l'indépendance politique du Québec.
Car le Québec verse quelque 50 milliards de dollars par année à Ottawa, soit 50 % de la taxation provinciale.
Puisque Labaume et Charest sont des fédéralistes têtus —sinon aveugles—, il faudrait un miracle pour les convaincre de cette perspective évolutive qui consiste à établir une seule fiscalité québécoise.
Un impôt unique et le tour est joué
Un sondage d'opinion publique du PQ indique que 75 % des Québécois favorisent l'établissement d'un impôt unique au Québec.
Mais les politiciens fédéralistes s'en moquent et font semblant d'ignorer cette réalité qui va finir par les ratrapper dès la prise du pouvoir du Parti québécois aux prochains élections nationales, prévues d'ici à deux ans. Le PQ entend débattre de l'impôt unique.
Le chef Gilles Duceppe du Bloc
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe (Photo) s'est dit n'être pas impressionné par les propos de certains commentateurs du Canada anglais qui s'opposent à ce que le gouvernement Harper investisse 180 millions $ dans la construction d'un nouveau colisée à Québec.
«Ça ne m'énerve pas, ce qu'ils disent ailleurs, pas une maudite minute. Quand le Fédéral donne des millions ailleurs, ils ne le disent pas», a-t-il signalé lors d'une interviewe à son passage au quotidien Le Soleil (80 000 exemplaires) de Québec. «Il y en a eu en masse, des investissements du fédéral ailleurs au Canada dans des infrastructures semblables.
Ce n'est pas la première fois
"Ce n'est pas la première fois. On n'a qu'à penser à Vancouver, Edmonton, Winnipeg, Calgary, Halifax, pour la présentation des Jeux olympiques, des Jeux panaméricains, des Jeux du Commonwealth. On n'a jamais entendu de grogne contre ces investissements», dit-il.
Pour le chef du Bloc à Ottawa, Harper est amplement justifié d'injecter de l'agent public dans un nouvel amphithéâtre de Québec. En se demandant "c'est quoi le gros problème? S'il le fait ailleurs, pourquoi ne le ferait-il pas ici, c'est tout ?"
Maxime Bernier (Photo) n'avait pas le temps de donner des entrevues, selon son service des communications à Ottawa.
Mais, sur les ondes de la radio Cool FM 103,5 de Saint-Georges, il a émis de sérieuses réserves sur le financement public du projet.
«Si on offre cet argent à la Ville de Québec, d'autres villes au Canada vont le demander, faisait-il valoir. Peut-être qu'en bout de ligne, c'est une décision d'un milliard de dollars ou de 800 millions $ pour être équitable envers toutes les régions.»
--------------------- REVUE DE PRESSE
OTTAWA — Au moment où le gouvernement fédéral est aux prises avec un déficit frisant les 45 milliards de dollars, Stephen Harper aura fort à faire pour convaincre ses députés des provinces de l'Ouest qu'il est approprié d'investir une centaine de millions de dollars dans la construction d'un nouvel aréna à Québec.
«Si nous allons de l'avant avec cet investissement, cela va nous causer de sérieux problèmes. Nous risquons de nous mettre à dos notre propre base», a dit à La Presse un député conservateur de l'Ouest qui a requis l'anonymat.
«Nous ne pouvons, d'un côté, dire aux gens d'un petit village que nous n'avons plus d'argent pour réparer leur aréna et, de l'autre côté, investir une centaine de millions de dollars dans un aréna qui va servir à une équipe de hockey professionnel. Ce serait indéfendable, a-t-il ajouté. La controverse au sujet du recensement aura été une partie de plaisir comparativement aux ennuis que nous aurons si nous allons de l'avant avec cela. J'ai peine à croire que nous sommes en train d'examiner ce projet.»
Jusqu'ici, Stephen Harper a dit souhaiter le retour des Nordiques, mais il s'est bien gardé de promettre que son gouvernement financera la construction d'un nouvel amphithéâtre, condition sine qua non au retour à Québec d'une équipe de la LNH.
Réunis à Québec mercredi, les députés et ministres conservateurs du Québec ont manifesté ouvertement leur appui au retour du hockey professionnel dans la Vieille Capitale. La ministre des Affaires intergouvernementales, Josée Verner, responsable du dossier a indiqué que le gouvernement veut étudier le dossier avant d'arrêter sa décision. Mais elle a dit souhaiter que le secteur privé investisse aussi dans l'aventure. Le Bloc québécois et le Parti libéral ont déjà approuvé la participation du gouvernement fédéral au projet.
Les proches collaborateurs de Stephen Harper sont donc placés devant un dilemme: accepter de participer au projet et s'aliéner des partisans dans certaines provinces, ou refuser d'y participer et se mettre à dos des électeurs qui veulent le retour des Nordiques.
Plus tôt cette semaine, le premier ministre du Québec, Jean Charest, a promis que son gouvernement financerait 45% des coûts de construction d'un nouvel amphithéâtre, soit environ 180 millions de dollars.
Si le gouvernement Harper dit oui au projet, les propriétaires des Oilers d'Edmonton et des Flames de Calgary, qui souhaitent aussi construire un nouvel amphithéâtre, ne tarderont pas à cogner à sa porte.
Le gouvernement Harper essuie par ailleurs déjà des critiques dans la presse anglophone. Le quotidien National Post a notamment soutenu que les conservateurs risquent de miner leur crédibilité s'ils participent à un tel projet en période de compressions budgétaires.
Hier matin, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a tenté de mettre fin à la controverse en affirmant que la participation du secteur privé était nécessaire.
Il a aussi dit qu'il fallait «respirer par le nez et prendre le temps d'examiner le dossier attentivement».
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