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LA FÊTE NATIONALE
subsiste au Québec
Jovette De Blois Collaboration spéciale — analyse Journal Québec Presse MONTRÉAL — Le vendredi 25 juin 2010
Comme le Québec français doit survivre coûte que coûte en cette terre d'Amérique anglophone, la Fête nationale du Québec, ce 24 juin, (fête ignorée dans le reste du Canada), devient cette grande vérité existentielle à travers ses rassemblements, petits comme grands.
Photo: Le Devoir du 24 juin 2010. www.http://ledevoir.com
Le vrai visage du Québec, celui du bon peuple, se met à chanter (provisoirement?) dans sa langue, le temps d'un spectacle collectif sorti de l'hibernation, réveillé qu'il est de sa léthargie annuelle. La fierté de la langue ne court pas les rues.
La conscience morale engourdie
Comme si la langue commune, notre français, était la conscience morale hélas! engourdie à longueur d'année par la présence de l'anglais dont la puissance attractive nous oblige à survivre tant bien que mal et subsister vaille que vaille. La Loi 101,
Photo Le Devoir: Pauline Marois (à gauche), chef de l'oppisition et du Parti québécois. Le coeur y est en ce 24 juin avec Gilles Duceppe, derrière, chef du Bloc québécois à Ottawa.
démentelée par la cour Suprême, reste quand même allumée dans le coeur et l'esprit des nationalistes, ceux du Parti québécois, du moins, et dans une certaine mesure ceux de l'ADQ, et sans doute des Libéraux enclins à sympathiser au devenir souverainiste du Québec.
De son côté, le Parti libéral, tant au Québec qu'à Ottawa, met en veilleuse la flamme de vérité, ou plutôt tente d'éteindre cette flamme, cet État-nation québécois (gênant et embarrassant pour eux).
Photo: Le Devoir. La parade des Géants du Québec, rue Sherbrooke.
Parbleu! Même constat chez les Conservateurs qui, avec la même hypocrisie d'un esprit faussé, ne reconnaissent guère la "nation québécoise" au niveau constitutionnel, faisant de cette notion un trucage folklorique, stupide.
Le diable a toujours raison. Et le tour est joué, Harper le malveillant, additionnant de petites vérités pour nous donner de grands mensonges en trompant le Québec... sauf que le Bloc québécois sait, heureusement, localiser les mille détails de ce Canada-à-la-Harper en énumérant, juxtaposant et constatant la mosaïque canadienne des petites ethnies qui conduisent et forment le style de vie anglo-canadien. Et les intérêts du Québec dans cette sauce étrangère? Deux solitudes nationales, c'est-à-dire, deux pays: le Canada et le Québec dont les visions s'opposent au partage des pouvoirs.
"C'est leur pays et je le respecte", s'exclame Gilles Duceppe, chef du Bloc, dans une absolue sincérité, sans s'étonner que ce style bien particulier entraîne et enveloppe le discours centralisateur canadian du Built nation.
Photo: Gilles Duceppe, Chef du Bloc québécois à Ottawa.
Ils ne pensent pas comme nous, Québécois
Car l'amour voit grand et nos voisins anglo-canadiens-multi-ethniques, qui, décousus dans la diversité et cimentés à la langue anglaise, ne pensent pas comme nous en matière de destin collectif, révèlent leur salut national devant les États-Unis (qui les avalent pratiquement déjà) en se forgeant une précieuse âme.
Et ils ne se gênent pas pour s'emparer de l'âme québécois (l'étiquette sans valeur juridique) pour "sauver" le Canada, se donnant un droit, mais un droit sans force, une simple émotion à vouloir justifier la "différence canadienne"vis-à-vis les États-Unis.
Photo: Le Devoir: Le cri de l'âme de nos chanteurs.
Des paneaux "Stop-Arrêt" sont même plantés à la frontière pour sanctifier le bilinguisme administratif fédéral bien que l'accueil des douaniers ne soit qu'en anglais, sauf au Québec, forcément.
Mais cette âme canadian, justement, est infectée du melting-pot américain car elle rejoint les grandes consciences incorruptibles de ceux qui font l'Amérique, ces intellectuels, ces financiers, ces créateurs qui foissonnent à la gloire des universités tant réputées. L'Amérique: le continent de l'urgence
Comme l'Amérique est le continent de l'urgence et des urgences financières, le minimum vital impose que l'on coure au plus pressé: se faire une place et faire de l'argent, se créer une situation par infusion assimilatrice, individuellement, sans agir en bloc et massivement comme le font les Québécois, mais à leur rythme respirable à eux, d'une génération à l'autre dans leur espace francophone, espace unique en Amérique.
La "Révolution tranquille" du Québec des années 60, fut plutôt une "évolution tranquille", n'en déplaise aux historiens.
Courir au plus pressé: c'est la cause sacrée de tout immigrant consommateur dans son exquise sincérité qui devient un perfectionnement intérieur à l'usage d'un pays à choisir: le Canada ou les États-Unis.
Le Built nation canadien
Ce Built nation canadien est un effet de masse qui au-delà de l'instant, s'empare de l'avenir et du devenir du Québec dans la plus longue durée possible (espérant l'assimilation en douce des francophones québécois, comme c'est le cas avancé hors Québec), pour le bonheur universel d'un Canada, hélas! resté artificiel, sans âme ni fibre, comme l'a si bien décrit Lise Bissonnette, ancienne éditorialiste du quotidien Le Devoir, à Montréal, Québec.
Ce Built nation canadien qui vient morceler et décomposer le Québec en une simple région linguistique francophone et multi-ethnique quant à l'agglomération montréalaise.
On ne trouve jamais rien à reprendre dans la mauvaise foi.
Entorse à l'unité canadienne
Cet État-nation québécois aux huit millions d'habitants semble une entorse à l'unité canadienne.
Cette unité manifestement artificielle comme l'est donc le Canada, tente de falsifier la société québécoise en créant de toute pièce un faux patriotisme canadien pour l'honneur de voir grand avec sa vice-reine, sa Police montée, etc, une grâce impalpable qui va de travers et qui sonne faux dans la spéficité québécoise.
-------------------- REVUE DE PRESSE Radio-Canada:
La Saint-Jean-Baptiste D'un océan à l'autre?Mise à jour le jeudi 24 juin 2010 à 11 h 24 | Claude Gravelle, député fédéral de Nickel Belt (archives, Radio-Canada) |
OTTAWA, CANADA —Le 15 juin dernier, quelques jours avant l'ajournement des travaux pour l'été, le député fédéral de Nickel Belt, en Ontario, Claude Gravelle, a déposé un projet de loi (C-540) afin que le 24 juin devienne un congé férié national.
À cette date, les Québécois célèbrent leur fête nationale et profitent d'une journée de congé, alors que le reste des Canadiens travaillent comme à l'habitude.
Pourtant, les Franco-Ontariens qui fêtent également la Saint-Jean-Baptiste ne bénéficient pas du même privilège.
« C'est une fête pour tous les Canadiens, pas juste pour les Québécois. Si on veut unir notre pays bilingue, on devrait reconnaître la Saint-Jean-Baptiste comme étant une fête pour tous les Franco-Canadiens à travers le pays », a déclaré le député Gravelle.
L'initiative est saluée par le président général de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Mario Beaulieu.
« Quand la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal a proclamé le 24 juin comme la fête nationale, ça se voulait la fête nationale des Canadiens français. Donc, ça devait s'appliquer un peu partout », a-t-il indiqué.
Le Parti conservateur du Canada et le Bloc québécois ont refusé de faire savoir s'ils ont l'intention de soutenir ou non le projet de loi. Aucun député du Parti libéral n'a rappelé Radio-Canada à ce propos. -------------
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