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 REGGIE CHARTRAND
boxeur-patriote québécois
enfin au cinéma militant
Le film "Reggie Chartrand, patriote québécois" est accessible gratuitement via la net à partir du 1er juillet 2010 sur le site : http://www.resistancequebecoise.org
Michel CLOUTIER
 Éditeur, fondateur, Journal Québec Presse MONTRÉAL — Le mardi 14 juin 2010
Dans la mire de la police tant québécoise qu'anglo-canadienne de la RCMP des années 60, Réginald "Reggie" Chartrand, l'incorrputible boxeur taillé d'une seule pièce, ce militant de l'indépendance nationale du Québec qui menait de front les manifestations agitées dans les rues de Montréal, fait l'objet d'un documentaire sur sa vie... à la fois tumultueuse et l'intimité confidentielle de son être.
Photo: Irruption brutale de la police : le boxeur Reggie Chartrand, arrêté lors d'une grande manifestation patriotique dans les rues de Montréal en 1965.
Ce patriote québécois intempestif, plaque tournante de la génération des premiers indépendantistes de l'ère moderne du Québec (1960-70), refait donc surface sous l'éclairage du film documentaire de Jules Falardeau, fils du non moins célèbre Pierre Falardeau, cinéaste et écrivain, décédé le 25 septembre 2009 à l'âge de 62 ans.
Des politiciens sans envergure
Les 45 minutes du documentaire, loin de rappetisser l'Histoire contemporaine du Québec, viennent plutôt mettre en lumière les pions les plus minables de nos politiciens qui, à la tête du Québec
Photo: Reggie Chartrand et les Chevaliers de l'Indépendance, dans leurs locaux de Montréal, sous l'objectif du magazine Paris-Match, lors de la visite de De Gaullle au Québec en 1967.
d'alors, se fermaient les yeux devant la puissance d'attraction de l'anglais dans la vie courante des affaires, laissant ainsi dériver la langue française vers le péril de l'assimilation en douce de ses sujets, montréalais pour l'instant.
Et ce, pour ne pas heurter l'élément anglophone de l'électorat qui voulait conserver, sinon agrandir l'espace vital unilingue et son influence sous l'égo-financier de l'élite de la rue Saint-Jacques.
La crise d'identité québécoise
En crise d'identité et d'affirmation, la civilisation québécoise dont la langue commune depuis ses origines, le français, n'avait d'espace de vie qu'à la maison, à l'église, à l'école, dans les rues ouvrières, dans les petites entreprises en passant par la culture populaire avec son star people du petit écran, ceux de la télé de Radio-Canada et de Télé-Métropole (TVA), ce qui alimentait généreusement les journaux artistiques et à potins de Péladeau (500 000 exemplaires par semaine), sans pour autant accéder à la direction des grandes entreprises anglophones comme Bell, Canadian National, CIL, Shawinigan Water & Power, Du Pont, Sun Life, etc. Les sièges sociaux montréalais, du roc anglo. Photo: Quelle jeunesse! La conscience nationaliste exposée franchement à tous les vents. Au point que la puissance dans sa grande portée prend la direction, à la fois du ring et de la rue. Tel est Reggie Chartrand, ici au meilleur de sa forme.
Heureusement, la création d'Hydro-Québec sous René Lévesque permit enfin aux jeunes ingénieurs francophones d'avoir accès aux postes de commande. Cette langue commune devenait comme de la fausse monnaie puisque l'anglais (8% de la population) était gage de réussite sociale.
L'infériorisation linguistique du français touchait et affectait les 82 % de Québécois francophones, soit quelque 5 millions de personnes.
Même constat aujourd'hui en 2010, dans une certaine mesure, puisque l'indépendance du Québec semble un débat insoluble parmi les 8 millions de Québécois, francophones à 80 %.
Le punching-ball, c'est la Reine Élizabeth !
En 1967, Sur le ring de leur école de boxe montréalaise, les Chevaliers de l'Indépendance de Reggie Chartrand, se défoulent allègrement à même un punching-ball à l'effigie de la Reine d'Angleterre. Sa Majesté la Reine du Canada n'échappe pas à la réalité québécoise.
Photo: En 1967, Paris-Match publie ce cliché montrant le punching-ball des Chevaliers de l'Indépendance, un poing cognant le ballon sur lequel est collé une caricature de la Reine d'Angleterre avec les noms des premiers ministres Pearson et Lesage, qualifiés de valets de la Monarchie anglaise. L'image a révolté les Canadiens anglais, signale Paris-Match.
Les coups de poing deviennent un exutoire, tout comme dans certaines entreprises japonnaises où les employés stressés sont invités, à l'heure de la pose, à cogner sur un ballon fixé par des attaches élastiques... à l'effigie de leur patron !
Matraqué plus d'une fois
Dans ce monde de misère linguistique francophone causée par la ruineuse maladresse d'un Jean Lesage, la sottise d'un Antonio Barrette (Loi 22), l'effondrement d'un Robert Bourassa (appel à Trudeau pour les mesures de guerre) et de
Photo: Reggie Chartrand maîtrisé et menotté.
tant d'autres politiciens paresseux, sans envergure qui abdiquent sous la pression menaçante des baîlleurs de fonds anglophones et italiens qui investissent le Parti libéral, voilà que la résistance s'organise massivement chez les petites gens issues de la classe ouvrière, appuyées de certains intellectuels et surtout des puissants syndicats CSN et FTQ.
Tout s'actualise et d'électrise autour des fêtes de la saint Jean du 24 juin, et notamment celle, meurtrie de la Fête de la Reine de 1965, Élizabeth la mal aimée en disgrâce.
 Fait pour la lutte et l'action
Batailleur, Chartrand ne peut dévier tous les coups de matraque qu'il reçoit d'une manifestation à l'autre. Fait pour un champ de lutte et d'action, son tempérament explosif endosse cette souffrance comme un guerrier en état de guerre.
Mais il n'est pas seul, une horde de militants essuient les coups... pour leur propre compte et pour le compte de l'Indépendance qu'ils ont particulièrement envie de célébrer un de ces jours.
Souffrir pour la politique ?
Souffrir pour la nation ! Se sacrifier pour la politique! Qui voudrait se sacrifier pour la politique de nos jours ? Lucien Bouchard? Il est un mauvais perdant. Jean Charest? Photo: La vidéo de l'émeute de 1965, Chartrand au coeur du débordement sanglant de Montréal. L'argent d'abord pour Charest, le Québec lui est une entreprise de 50 milliards par année. C'est à brouiller la conscience nationale qui lui devient un câble à haute tension qu'il ne faut surtout pas toucher par "respect" et par crainte de nuire à l'Unité canadienne, unité dans la diversité multiculturelle, le Québec n'étant qu'une région linguistique à ses yeux... comme aux yeux du Canada anglo-multiethnique.
Candidat RIN (Rassemblement pour l'Indépendance nationale) dans la circonscription électorale de Verdun en ces années 70, Reggie Chartrand se croit sur la bonne voie.
Il se sert cette fois-ci, de son élan dialectique, une percée victorieuse comme écran.
Discours pétillants, excitants à soulever les foules, à rebondir sur le sol, hélas! élastique de la politique (électorat changeant) tout en désirant ardemment l'Indépendance.
L'aspirant orateur Chartrand a l'instinct du coeur. Authentique, transparent et loyal, il s'adresse au bon peuple... "porteurs d'eau" nés pour un petit pain, lui réplique-t-on ironiquement.
Se faire entendre de tout le peuple
Le tribun se fait entendre de tout le monde dans des mots enfiévrés. Mais le résultat est décevant : il n'arrive pas à se faire élire député.
Photo: 1967, par Paris-Match à la salle de boxe des Chevaliers de l'Indépendance. Chartrand au premier rang, portant son gilet "Québec libre".
Faut-il le dire, le RIN, est sans la moindre caisse électorale digne d'une grande organisation. Car, une caisse la moindrement garnie, peut assiéger l'espace publicitaire médiatique et ouvrir une brèche dans le mur argenté libéral de quelques circonscriptions électorales.
Le RIN a beau tenir en haleine les francophones en dénonçant la main-mise anglo-saxonne de l'économie québécoise, cet état d'alerte du discours Riniste, annonciateur d'avenir malgré tout, étant précurseur du Parti québécois, est victime de la puissance financière libérale et de celle de l'Union nationale, dans une moindre mesure, évidemment.
Affiche: Deux générations en ce duel Reggie Chartrand — Jules Falardeau

L'époque du boxeur Reggie Chartrand
 1967: Photo de Paris-Match à Québec. La foule en liesse acclame l'arrivée de Charles De Gaule, président de la France, au balcon de l'Hôtel de ville.
En 1970, le FLQ (Front de libération du Québec) s'active et la police fédérale anglo-canadienne (GRC) veut déstabiliser le Québec en forgeant un faux communiqué terroriste du FLQ qu'elle envoie aux journaux. Puis, la GRC entre par effraction dans le local du PQ (Parti québécois) de Saint-Maurice, y dérobant la liste des membres du parti souverainiste... Les mesures de guerre d'Ottawa font jeter en prison 500 personnes (dont de nombreux artistes) sans le moindre procès, étant soupçonnées de militer pour l'indépendance du Québec.
En 1976, le Parti québécois souverainiste triomphe aux élections générales du Québec. L'ère René Lévesque démarre avec la Loi 101 de Camille Laurin, faisant du français, la langue offficielle du Québec.
1967: La grandeur d'âme d'un général envers le Québec : "Vive le..."

Photo: Paris-Match http://www.parismatch.com/

REGGIE CHARTRAND
PATRIOTE QUÉBÉCOIS
FICHE DU FILM : Titre: Reggie Chartrand, patriote québécois Genre: Documentaire (QC) Durée: 45 mn Année de production : 2010
Synopsis
Réalisé par Jules Falardeau, fils du célèbre cinéaste feu Pierre Falardeau, ce documentaire retrace les moments forts dans la vie militante du boxeur québécois Reggie Chartrand.
À travers une rencontre intimiste supportée de séquences vidéo et d'images d'archives, le document nous présente le rôle marquant de ce boxeur dans l'évolution du mouvement nationaliste au Québec des années 60. Réalisateur : Jules Falardeau
Acteurs : Reggie Chartrand Doris McInnis
Producteurs : Productions Noble Art Éditions du Québécois
Compositeur : EfixAir
Recherche: François Chartrand
Conception visuelle: Adrien Lorion
--------------------------------------- BIOGRAPHIE Jules Falardeau est né à Montréal en 1985, fils du cinéaste Pierre Falardeau et de la documentariste Manon Leriche. Il a réalisé plusieurs courts-métrages depuis son premier film, « Noble Art », lequel apparaît d’ailleurs dans la programmation du Festival International du Documentaire de Montréal en 2004. Il a commencé à travailler sur le film « Reggie Chartrand : Patriote Québécois » en 2006.
Biographie d'après Le Québécois http://www.lequebecois.org/ -------------------------------------
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