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CULTURE : CANNES SOUS LES FEUX DE LA RAMPE
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Publié par admin le 12/05/2010 22:20:00 (1485 lectures) Articles du même auteur |
 Les grandes stars
du septième art
ISIDORE GRAO... du matin au soir
 
Correspondant français à Nice JOURNAL QUÉBEC PRESSE CANNES — Le mercredi 12 mai 2010
Cannes s'enflamme. Tim Burton, président du Festival de Cannes 2010, se dit fier de présider le plus prestigieux festival du septième art dans le monde.
Photo: Tim Burton
CHRONIQUE À VENIR
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REVUE DE PRESSE
Où est donc passé le cinéma américain ? Qui va faire vibrer la Croisette en l'absence du bataillon habituel de stars hollywoodiennes ? Alors que s'ouvre, mercredi 12 mai, le 63e Festival de Cannes, haut lieu de la cinéphilie mais aussi du glamour, ces questions reviennent, lancinantes. AFP/ANTONIN THUILLIER Russel Crowe et Cate Blanchett, à Cannes, le 12 mai.
Le constat apparaît d'autant plus surprenant que Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, avait réussi, depuis 2004, à faire revenir le cinéma américain sur la Croisette. Ces dernières années, celui-ci envoyait, pour chaque édition, quatre ou cinq films dans les deux sélections officielles, autant dans les autres sections. Cette année, ils ne sont que deux en "officielle" : outre Fair Game en compétition, Blue Valentine, premier film de Derek Cianfrance, est présenté dans Un certain regard. En 2010, comme les précédentes années, plusieurs centaines de films américains ont pourtant été visionnés par l'équipe du Festival, sur un total de 1 700.
Trop faibles pour être retenus ? M. Frémaux ne le dira jamais. "Parfois, il y a pléthore de films américains sélectionnables. Ce n'était pas le cas cette fois, concède-t-il toutefois. On a raté le film de Terrence Malick, avec Sean Penn et Brad Pitt, qui n'était pas prêt. Et aussi celui de Gus Van Sant, Restless, encore au travail. On aurait donc pu en avoir trois."
Selon nos informations, d'autres films ont raté l'échéance cannoise, comme The Rum Diary, de Bruce Robinson, adaptation du roman de Hunter S. Thompson, avec Johnny Depp, ou The Way Back, de Peter Weir. Julian Schnabel, Prix de la mise en scène en 2007 pour Le Scaphandre et le Papillon, aurait refusé une place hors compétition pour son film Miral, qui se déroule en 1948 dans un orphelinat de Jérusalem.
Enfin, le film de Sofia Coppola, Somewhere, avec Benicio Del Toro, est déjà annoncé au programme du Festival de Venise, du 1er au 11 septembre. Est-ce un choix de la part de la réalisatrice américaine de Marie-Antoinette (2006) ? Son équipe n'a pas souhaité faire de commentaire.
Du côté du marché du film, en revanche, les Américains sont bien là. "On a 17 % de professionnels américains, comme en 2009, souligne son directeur délégué, Jérôme Paillard. Quant aux oeuvres en projet ou terminées, on comptait 934 films américains sur un total de 4 118 en 2009. On en a 930 sur 4 131 en 2010, dont 529 terminés.
On est donc dans les mêmes proportions. Et ces statistiques n'incluent pas les productions des majors hollywoodiennes, qui distribuent leurs films et ne viennent pas au marché." M. Frémaux invite donc à la prudence, à "ne tirer aucune conclusion".
Et d'ajouter : "J'ai le sentiment qu'on en aura beaucoup en 2011. Je sais qui est au travail et qui sera prêt."
M. Frémaux émet donc "une hypothèse" : "Il faut dix-huit mois pour faire un film. Or, il y a dix-huit mois, on était en octobre 2008, au plus fort de la crise." De fait, les chiffres montrent un recul de la production hollywoodienne.
Quelque 677 longs-métrages ont été produits en 2009 contre 920 en 2005, soit une chute de 26,4 % en cinq ans, selon les statistiques de la Motion Picture Association. Autre facteur, la grève des scénaristes a décalé les calendriers de tournage et ralenti la production. Cannes ne serait donc confronté qu'à un simple trou d'air.
Les vétérans du secteur font une analyse plus sévère. "Les studios ont abandonné le genre de cinéma qui convenait bien au Festival de Cannes, pour se concentrer sur les blockbusters et les suites de films à succès", regrette amèrement Michael Barker, de Sony Pictures Classics, qui emmène trois films à Cannes : le documentaire sur la crise économique Inside Job, de Charles Ferguson, présenté en séance spéciale, le Woody Allen, et Tamara Drewe de l'Anglais Stephen Frears, lui aussi hors compétition.
Mais Sony Pictures Classics est une des rares divisions indépendantes à survivre. Car la plupart se sont écroulées aux Etats-Unis : Warner Independent Pictures et Paramount Vantage ont fermé, Miramax et MGM sont en vente, New Line a été réintégré par le groupe Time Warner. Or, ce sont ces structures qui inventaient des films d'auteur pour un public plutôt large.
L'histoire des frères Weinstein est exemplaire : en 1992, le premier film de Quentin Tarantino, Reservoir Dogs, produit par leur société Miramax, figurait dans la sélection cannoise au milieu d'une dizaine de films américains dont The Player, de Robert Altman. Cette année, la Weinstein Company retrouve la Croisette avec le film de Derek Cianfrance. Mais elle est un peu seule.
"La question est, où va le cinéma américain ?, résume Mike Medavoy, qui a produit 314 films, dont Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975), de Milos Forman, avec Jack Nicholson et Shutter Island (2010), de Martin Scorsese. Il est de plus en plus difficile de produire des films ambitieux d'un point de vue artistique, et on ne peut reprocher à personne de préférer adapter des bandes dessinées !"
En amoureux du cinéma, le producteur natif de Shanghaï se console avec ces "nouveaux mondes à découvrir", bien au-delà des Etats-Unis. Il se réjouit de la forte représentation à Cannes de l'Amérique du Sud et de l'Asie, et de l'arrivée, pour la première fois, du Tchad, avec Un Homme qui crie, de Mahamat-Saleh Haroun, et de l'Ukraine, avec Ma joie, de Sergei Loznitsa.
Alors, Cannes sans les Américains ? Alistair Banks Griffith ne veut pas y croire. Trop heureux. Son premier long métrage, Two Gates of Sleep, a été retenu par la Quinzaine des réalisateurs : "J'ai choisi de ne pas le soumettre au Festival de Sundance. C'était plus important d'être à Cannes."
Clarisse Fabre et Claudine Mulard (Los Angeles, correspondante)
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