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 ÉDITORIAL LA CULTURE DE LA MORT
Michel CLOUTIER
 Éditeur, fondateur, Journal Québec Presse QUÉBEC — Le mercredi 5 mai 2010
ÉDITORIAL LA CULTURE DE LA MORT
"J'ai le coeur plein de Dieu", dit Socrate, venu à notre rescousse en cette culture de la mort.
Une gracieuse élection socratique plus actuelle que jamais à faire la leçon à notre terre civilisée, 2400 ans plus tard, et notamment à ces deux chroniqueurs Donald Charette et Richard Martineau du puissant Journal de Montréal, du mercredi cinq mai 2010 (300 000 exemplaires au moins).
Photo: Buste de Socrate, philosophe grec, - 470 - 399. "Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans.» [ Socrate ]
La grâce viendra-t-elle les chercher, ces deux scribes et tous les autres de la même pensée dans leur chaise-longue pour leur avancement moral ?
"J'ai le coeur plein de Dieu", nous dit Socrate, bien debout à débattre de son temps avec sa prévoyance et sa clairvoyance intuitive de Dieu.
Savons-nous encore que le devoir-faire nous apparaît comme une tâche infinie en ce monde des valeurs qui, en fait, est un monde tout à fait écartelé ? C'est depuis toujours.
En condamnant d'un bloc les propos du Cardinal Ouellet de Québec qui rejette l'euthanasie et l'avortement, chroniqueurs et éditorialistes de la même veine deviennent stériles, en rupture qu'ils semblent volontiers avec le monde spirituel, l'autel éteint, la chrétienté manquant à l'appel; en rupture qu'ils semblent avec le don divin de l'inspiration. Dieu est-il mort pour autant?
"Entrez dans mon Présent", dit Jésus
Manifestement, comme ils préfèrent oublier leur foi et ne pas entrer dans le Présent de Dieu qui est de tout temps un appel pressant d'une génération à l'autre, ils s'activent, parus bizarrement froids, dans le "présent" actuel, sans âme dans leur négation apparente de Dieu, dans ce droit bien arrangé à faire surgir légalement l'euthanasie dont le passage à l'acte met en jeu et en péril le sens de la vie et celui de toute société; puis, le coeur paru aussi lamentablement vide à prêcher l'avortement avec la bénédiction de nos gouvernements (sauf celui de l'île-du-Prince-Édouard où les avortements sont interdits).
Loin de déblayer les voix spirituelles, voilà ce qui mène aux autres maux faits de drogue, de sexe, de violence, de meurtres. La cellule familiale en est attaquée. C'est dans tous les pays, ou presque.
Rappelons-nous l'avertissement prophétique de Réal Caouette : "Quand on enlèvera les crucifix des écoles, ils seront remplacés par les démons".
Vous riez? L'infatigable Caouette avait de l'étoffe, terrien de l'Abitibi, sans cette vie de bon bourgeois. Sa nature morale exemplaire engageait et précipitait sa volonté politique à faire du "Crédit social" une doctrine praticable ajustée aux prêts sans intérêt. Effort épuisant devant la puissance des banques.
Photo: Réal Caouette, chef du parti Crédit Social du Canada. Politicien populaire aux discours imagés (1917-1976). Militant et député créditiste fort populaire en Abitibi-Témiscamingue et au Canada. Orateur, il est le porte-à-porte dans les villes et villages de la région et par ses apparitions sur les ondes de la télévision régionale.
La souffrance a un pouvoir
de rédemption
Dans cette culture de la mort généralisée devenue une chaîne magnétique, on oublie que la souffrance, terrible soit-elle, a un pouvoir de rédemption si elle est offerte chrétiennement jusqu'au dernier souffle de vie. Chose impossible pour l'incroyant. Les forces humaines avant tout.
Offrir ses moindres moments à Dieu, à toute heure du jour, n'est pas une gymnastique, mais une disposition heureuse de toute l'âme. Détendue, simple et paisible, l'âme opère alors dans le divin, étant habitée par Dieu.
La souffrance devient supportable, chacun devient capable d'héroïsme, les témoignages (loin des journalistes) affluent, loin de l'esprit du monde.
Nous voilà loin des âmes compliquées et tortueuses, à celles qui craignent la souffrance dans l'enchère du bien et du mal.
La pratique de l'euthanasie (d'ailleurs déjà appliquée en sourdine), étant en relation directe avec la souffrance que l'on dira inutile, est le coup de grâce suprême qui exprime l'absurdité même de la vie.
"Mais diable! Pourquoi souffrir tant?", se lamentent tant de gens en état de vagabondage sur cette terre de passage, si peu évolués spirituellement. Dans leur mortelle détresse, ils sont loin de la suprême plénitude divine et angélique. Pourtant, pour se rapprocher de Dieu, il ne suffit que de croire. Le reste, Dieu s'en charge, s'occupe de nos moindres détails.
La pratique de l'euthanasie, c'est un saut périlleux dans le néant... alors que la souffrance, offerte soit-elle spirituellement jusqu'à la fin, viendra exprimer très lumineusement que l'âme et le corps sont appelés à ressusciter et que cette souffrance, autant physique que morale, s'associe à celle du Christ en Croix. D'où les grâces qui surabondent sur le monde pécheur.
À l'heure de la mort, en s'éteignant dans la souffrance offerte, nous quittons cette pauvre terre en paix, en état de grâce, exorcisés par la prière du coeur et soutenus par les sacrements dont celui de l'Eucharistie.
Les sacrements exorcisent tous les fantômes du péché.
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