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Vers
l'indépendance nationale
— Feudrou d'Armagnac
NDLR: Voici le bref portrait d'un grand intellectuel québécois:
Les yeux bleus, le regard clair et la mèche rebelle : Feudrou d'Armagnac est tout d'attention et de lumière. Bon et accueillant, il a le sourire retenu, presque timide. La voix douce et calme ne précipite rien... et n'annonce rien du pontife chez lui. Tout en réserve et en nuances, l'homme impose sa présence avec tant de simplicité. La conscience du bonheur l'habite. C'est le point d'équilibre de son tempérament. (Michel Cloutier, Éditeur, Journal Québec Presse) ------------------------------------ Feudrou d'Armagnac
CHRONIQUEUR Journal Québec Presse QUÉBEC —
NDLR: Feudrou d'Armagnac, (photo) c'est la conscience cultivée dont la pensée dans ses moyens d'expression serre au plus près la vérité totale sur le destin du Québec.
Feudrou d'Armagnac est le nom de plume d'un brillant intellectuel québécois dont la pensée nationaliste est une précieuse pointe de diamant. Rien de tortueux ni de clandestin dans sa réflexion ingénieuse qui dépasse les embuscades du "multiculturalisme canadien".
C'est l'agilité infinie d'une réflexion qui nous propose le chemin naturel de l'indépendance du Québec. D'ailleurs, nombreux sont les intellos (européens comme américains) qui constatent la "platitude" du Canada, sans la moindre fibre sociale, sauf le cas du Québec, la province rebelle. La "Question du Québec" est d'un intérêt universel. Être ou disparaître dans le grand tout laminé du Canada anglophone.
L’énergétique poétique et le politique ou L’imagination de la Vérité
Comment donc le silence, le vide de la conception ou de l’attente se peuvent-ils concilier avec l’ouragan du temps et l’angoisse gnostique, qui revient tous les millénaires, de voir le monde s’abîmer dans le néant ? D’ailleurs, il s’abîme en effet – c’est-à-dire qu’il s’engloutit, un instant durant, dans l’intemporel.
Il convient tout d’abord de répliquer que là où le passé et l’avenir se concentrent dans l’instant, peu importe ce qui peut se passer dans ses parages. Archimède trace ses cercles dans Syracuse en flammes.
C’est une grande allégorie que celle de Patmos – du sein des orages apocalyptiques s’élève la Cité éternelle. « Eternel » n’est rien d’autre qu’un synonyme de cet instant.
Quand l’ordre du temps reflue, il se produit comme une vaste expiration – ce mot comprend, et la délivrance dans le temps, et le fait d’être délivré du temps. Le réceptacle de la fleur se libère maintenant, et c’est la condition préliminaire au retour de l’innommé, qui veut devenir verbe.
Il faut que ce reflux aille jusqu’à son terme. S’il se heurte trop tôt à un nouvel élan de la vague, il se produit un mélange morose de noms et d’images, « le vin nouveau » est versé « dans de vieilles outres », - bref, c’est ce qu’on appelle dans le monde de la politique une restauration. Et ce serait là, précisément, la falsification du Retour1.
Ernst Jünger (PHOTO)
Le véritable chercheur qui dit « OUI » est un poète né, car il se trouve dans l’obligation de tout traduire dans des pensées et un langage élevés. SA POÉSIE JOUE LE RÔLE D’UNE SCIENCE DE TRANSMUTATION2.
Lizelle Reymond (PHOTO)
Ce n’est que lorsque la mère patrie se révèle aux yeux de l’esprit comme quelque chose de plus qu’une étendue de terre ou qu’une multitude d’individus, quand elle prend corps et revêt la beauté d’une grande Puissance maternelle qui subjugue les esprits et les cœurs, que toutes ces craintes et ces espoirs mesquins s’évanouissent dans une unique passion pour la Mère et pour Son service ; alors naît le patriotisme qui accomplit des miracles et sauve une nation qui semblait condamnée3.
Shrî Aurobindo Le sens de nos vies est pour l’essentiel lié à la Communauté Nationale à laquelle on appartient ou à laquelle on veut s’identifier et c’est ce choix, justement, tout à la fois conscient, volontaire et éclairé, qui décide simultanément de notre socialité dans son enracinement immédiat, mais aussi et bien davantage, dans son orientation intellectuelle et spirituelle profonde.
L’individu, de toute évidence, n’est pas une île solitaire, encore moins un « MOI » libertaire et anarchique, mais une solidarité en marche, qu’il le sache ou non, qu’il le reconnaisse ou pas. C’est en cette manière qu’il socialise ou pas.
Photo: Shrî Aurobindo
Cette personne, est-il besoin de le préciser, prend alors racine dans un terreau qui lui donne non seulement sa nourriture et pour tous les niveaux de l’existence de son être, mais peut, si tel doit être le fruit de son existence même, lui faire produire également la sève, qui, comme pour l’Érable, donne ce sucre si bénéfique et si grandement apprécié par ceux et celles qui en ont goûté, ne serais-ce qu’une seule fois.
Le Poète et l’Artiste, de même que les Artisans tous azimuts, ne le savent que trop. Ils ne seraient rien sans ce terreau originel, le terreau de leur enracinement et de leur singularité existentielle, là même où la Vie les alimente dans et par le Sol qui les fait ce qu’ils sont en réalité.
C’est en cette manière naturelle que s’édifie la solidarité nécessaire du tissu social, tissu social dont toute personne lucide et conséquente reconnaît qu’elle en dépend étroitement, ne serais-ce que pour survivre au jour le jour. Le combat politique, qui est l’agir incessant de toute volonté véritable, est cet engagement responsable de tous les instants. Ce n’est pas seulement une abstraction, même si l’on peut en discuter et longuement dans l’abstrait.
Le Combat politique, la Volonté de puissance ou la quête de Pouvoir, tempérée qu’elle se doit d’être par l’équité sous ses trois formes majeures, c’est-à-dire l’équité dans le partage du Pouvoir, l’équité dans le partage de l’Avoir et l’équité dans le partage du Savoir, sont le Triple Germe au fondement même de la Démocratie et de l’Esprit Républicain véritable.
Cependant, pour remplir les conditions d’un tel combat, on doit continuellement être fort pour pouvoir lutter. Autrement il est impossible de penser à pouvoir même survivre. La Nature dans toutes ses opérations, dans toutes les espèces du monde animal et dans tous ses règnes, nous en donne des exemples innombrables et incontestables. Ce qui montre bien que pour seulement se maintenir là où nous sommes il y faut, pour tout être humain digne de ce nom, de la force morale et spirituelle d’une part et d’autre part, les bras et les jambes pour faire front à tout ce qui cherche à nous déstabiliser pour éventuellement nous jeter par terre et prendre notre place.
La lutte politique est d’abord cette prise de conscience en vue d’accéder à la maîtrise obligée dans un combat pratiquement sans fin. Conquérir son Indépendance est une obligation à la fois physique, morale et spirituelle pour tous les peuples. Garder précieusement cette Liberté une fois conquise est l’hommage que ce Peuple rend à la Déité majeure de sa Raison d’être même. Le contraire est un avilissement certain, qui se paie au prix fort par la dégénérescence et par la mort. C’est aussi une trahison de sa vocation profonde, par manque de maturité. Les conséquences sont alors incalculables face à l’ensemble de la Grande Famille Humaine et dans le concert des Nations du Monde.
Le courage pour sortir de l’ambiguïté où nous sommes, est d’abord une prise de conscience franche et radicale de la situation où nous placent nos ennemis. De là sourd la lucidité sur une situation menaçante parce que potentiellement destructrice, sinon mortelle. C’est ce qui nous conduit à l’évidence de ce vouloir indispensable pour vaincre à tout prix. Un vouloir qui, pour sa part, appelle à cultiver l’énergie vitale pour supporter et développer la force non moins nécessaire du physique. À ce stade, nous sommes devenus conscient que c’est une question de vie ou de mort.
Tant que l’on ne se sent pas directement menacé on croit que l’on peut s’échapper par la petite porte de service, on croit que l’on peut toujours négocier l’impossible. Le Québec, actuellement, est en danger de mort, une mort lente par le caractère insignifiant de notre présence effective dans le concert des Nations et du fait d’une fédération qui interdit à notre Peuple la nécessité d’accès à son indépendance politique.
De plus et c’est une réalité contraignante pour plusieurs, dans la grande région métropolitaine par exemple, le fait français en Amérique est plus que jamais menacé d’extinction, quoi que puisse dire nos somnifères médiatiques et toutes les mesures linguistiques pour en garantir, soi-disant, la survie. Nous combattons donc non seulement pour la survie de la Langue et de la Culture de la Civilisation Française dans les Amériques, mais pour le triomphe de tout ce que représente le fait Français en lui-même, en faisant du Territoire Québécois le Pôle Majeur de ce Système de Défense et de Croissance de ce que nous considérons comme une des composantes essentielles du futur même de l’Humanité.
« Vers l’Indépendance Nationale, l’énergétique poétique et le politique ou l’imagination de la Vérité » est le titre et le sous-titre de notre dissertation ; un essai minimum sur un sujet considérable. Hormis le fait d’une aventure prodigieuse des sciences et des technologies tous azimuts, cet essai cible un combat de tous les instants et un engagement de tout notre être.
Il est une Volonté de créativité dans un monde d’une complexité effarante et d’une apparente absurdité non moins déroutante. Choisir de se construire un Pays dans une mixture sociale enfermée dans le Naturalisme hédoniste majoritaire et du culte du Moi narcissique4 d’une part et le Libéralisme Scientifique et de Haute Technologie du Capitalisme Moderne d’autre part, ce dernier pouvant être qualifié de Sauvage ou pas, ou encore de ce que nous pourrions appeler le diktat apparemment banal du « Time is money », est un défi redoutable qui se positionne nécessairement en marge des seuls impératifs économiques et mercantiles.
C’est aussi un défi singulier qui, selon la symbolique médiévale européenne, est à l’image du Chevalier solitaire, en quête du Graal, affrontant un Dragon féroce et sans pitié, crachant le Feu des entrailles de la Terre, pour ne pas dire de l’ENFER. En effet, jamais dans toute l’histoire connue de l’humanité n’a-t-on vu une pareille dictature de l’appareil financier international, pour ne pas dire planétaire, ou du féodalisme primaire des PUISSANCES D’ARGENT et sur une aussi vaste échelle. Dans ce contexte, l’informatique aidant sans mesure, les Pays comme les Nations du Monde ne sont plus que de simples unités administratives à l’intérieur d’un Immense Empire Financier, qui, de plus, se veut universel et sans contrepartie. Tout ce qui s’oppose à cette DOMINATION et à son ESPRIT DE SÉDUCTION est impitoyablement écrasé, anéanti. C’est apparemment si puissant que nous n’aurions pas le choix. Il nous est dit de toutes les manières possibles que l’on doit s’y soumettre, s’enligner avec ou disparaître. C’est l’impératif catégorique du XXI e siècle.
C’est le règne des Crapauds5 noirs et visqueux travaillant à la ruine des Grenouilles6 dans et par les Bourses en délire mégalomaniaque. Cependant, dans l’immédiat, tout semble s’effondrer et ce que la BÊTE IMMONDE cachait dans ses officines occultes des spéculions dites par delà le bien et le mal, sourd de partout en d’innombrables scandales réels ou supposés. On en est à réorienter le TIR pour un formidable réaménagement planétaire. « ON », cet inconnu soi-disant impersonnel, a formulé les deux mots clefs des temps nouveaux : « Glasnost / Transparence » et son corollaire instantané, « Perestroïka / Restructuration ». Glasnost pour nous seulement et Perestroïka également pour nous seulement. Il n’y a pas d’illusion à se faire. De toute évidence, il y a une morale des esclaves et celle, bien entendu, des maîtres. Ce qui est en bas, dans ce contexte mercantile et du libéralisme économique qui est tout le contraire de la Liberté, une Vraie Semblance de la Liberté pourrions-nous dire, n’est pas comme ce qui est en Haut.
L’objectif poursuivi est évidemment le nivellement par le bas, c’est-à-dire la négation pure et simple de tout ce qui aide aux processus identitaires des peuples et en particulier l’usage de leurs langues spécifiques ; clefs sémantiques, parce que symboliques de leur croissance, de leur Culture et de leur Civilisation. Le « Star System » de l’universelle fascination et séduction, accouplé à toutes les formes de la Loterie, fait le reste. C’est l’étourderie et l’aliénation universelle, toujours pour contrer la toujours possible réaction des populations et des peuples. C’est la fuite en avant, la peur au ventre et savamment entretenue, par quoi il n’y plus le Cœur, mais un creux incommensurable au centre de toutes les poitrines. C’est cette latence morbide dans l’angoisse qui pilote tous les délires et toutes les folies du siècle.
C’est la peine du DAM, la peine de PRIVATION DE LA VISION DE DIEU des théologiens chrétiens, appliqué à l’ensemble du Corps Social ; c’est-à-dire, un Vide effarant comme ces Trous Noirs de l’Astrophysique qui engloutissent toute la matière passant à proximité de leur singularité gravitationnelle.
C’est pourquoi et pour contrer les effets nocifs de l’Empire qui se dessine à l’échelle mondiale, et cela dans toutes les sphères d’activité du Corps Social, il faut transformer l’« insignifiant-pour-nous » en le « signifiant-pour-nous ». Pour ce faire le SIGNIFIÉ, que l’on doit rechercher comme la Vérité pour elle-même, doit s’actualiser à tous les niveaux de l’Intelligence Nationale par une Volonté éclairée faisant corps avec les Idées-Forces ainsi générées, ou engendrées dans l’action au quotidien, par le « signifiant-pour-nous ». En clair, au Plan National et ce n’est qu’un exemple, dans toutes les équipes sportives il faut y reconnaître ce qui nous représente vraiment et pas autrement.
Cependant, tout en s’inspirant de l’imagerie rabelaisienne, bien que nous ne puissions pas ne pas en être tous tragiquement conscients, un Gargantua lourdaud nous cache le Ciel de Haulte Game et des véritables Harmonies naturelles et universelles. Cette chose immonde et cancéreuse est une masse crapuleuse de graisse planétaire, à la fois puante et suintante, toutes nos cheminées d’usine polluantes en témoignent abondamment, par quoi l’ensemble des écosystèmes menace de s’effondrer définitivement.
Par son orifice culier grandement ouvert, arrogant de prestance et bien habillé en plus, ce Gargantua des Temps modernes conchie allègrement sur nos têtes toutes les formes de la Destruction lente ou rapide et pour chaque jour qui passe, tout en hypothéquant quasi définitivement l’avenir de notre monde. C’est le Magma informe de sa bouse gluante et maligne, par quoi le Futur de la planète risque de tourner au Brun saignant plutôt qu’au Bleu azur de toutes les inspirations régénératrices et tant souhaitées par tous les peuples en leur simplicité native.
Avec cela, dans le Charivari constant de l’agitation stérile et des murmures fantasques, s’affirment sourdement et de plus en plus un psychologisme réducteur et une psychiatrie rectificative, normative ; un véritable système de contentions chimiques du psychisme humain et de l’ensemble des pulsions du corps social en soi. De plus, sous cette forme perverse, comme défouloir majeur d’un narcissisme généralisé, le progrès à l’instar de la Culture qui oblige, ne connaissant point de limite, c’est entendu, tout un Art délirant de la Scène en sourd, pour s’acharner sur des corps contorsionnés par des danses à vive allure, tout autant saccadées qu’obsessionnelles.
Dans ce contexte de l’entretien du Système, du combustible qu’il a besoin pour se maintenir dans le psychisme de plus en plus malade de l’être humain, depuis le fond de la cuvette qui lui sert de Latrine, la publicité-propagande caméléonesque est de l’image hallucinante construite au détriment du Réel sensible. C’est la Beauté du Diable. En effet, il faut bien le dire, c’est tout de même merveille de Vraisemblance et Chef d’œuvre de Haute Technologie. La Parole, au milieu de ces miasmes dégoûtants, perd le Sens dans des emphases innombrables et comme une série de Pets désordonnés, bruyants et dérangeants, semble sortir par une bouche d’égout à forme humaine.
Dans cette soupe gigantesque des villes cafardeuses se développent des absences moites et des errances fiévreuses portées par l’arrogance monstre de la Richesse construisant les Mégalopolis continentales, océanes, tout autant sous-marines et bientôt circumterrestres. L’ingénierie tous azimuts et le fantastique génie technique accompagnant tout cela tend à faire se reproduire les robots par eux-mêmes. Ceux-ci s’administreront, par logiciels interposés, depuis le cyberespace, bientôt dans l’ESPACE.
Cependant que, dans un émerveillement continu, qui est tout à leur honneur, les plus Savants rêvent de la Superforce, de la Supersymétrie et des Supercordes, etc., aux limites mêmes de l’Intelligence mentale pour tenter de nous expliquer l’Univers physique multidimensionnel que nous habitons. C’est, d’autre part, dans l’ambiguïté quasi-totale, l’inhumanité en progrès constant sur elle-même, par le Verbe savamment cultivé de sombres mythologies, pour affirmer une ou plusieurs Civilisations éventuellement galactiques, où les pilotes et les habitants des vaisseaux spatiaux se font remarquer par leur laideur et leur intelligence prodigieuse à la dimension d’insectes hautement spécialisés.
Dans tout ce contexte le Cinéma et la Bande Dessinée alimentent ces délires à la fois fantastiques et véridiques d’une humanité vile qui se projette aux quatre coins de l’Univers.
Il est difficile d’imaginer qu’il se trouve encore des personnes, qui, au milieu de ce Carnaval Perpétuel, véritable bordel universel, cherchent le Pays Réel auquel ils appartiennent pour s’identifier aux quêtes identitaires des Peuples de toute la Terre. Ils rejettent le masque qui leur cache le visage authentique de ce qu’ils sont. Le Québec ne fait pas exception à cette démarche et chez lui la prise de conscience est on ne plus évidente.
Il est, à tout le moins, deux voies par quoi le Québec affirme son caractère identitaire ou sa spécificité propre. Nous avons nommés son Étendard, le Fleurdelisé et sa Devise « JE ME SOUVIENS », que l’on a rallongée pour lui faire dire ce qu’Elle porte déjà en soi et de toute façon, c’est-à-dire « JE ME SOUVIENS QUE LA VÉRITÉ TRIOMPHE ».
L’Âme immortelle et indestructible du Québec est la Nouvelle France. La Matière du Québec, son imaginaire spécifique7, est la Nouvelle France. Le Pays du Québec est l’Incarnation ou la Projection historique, dans l’Espace-Temps diront certains, de cette réalité spirituelle qui n’est pas morte avec la défaite de 1759 et de notre soit disante mise au tombeau par le Traité de Paris de 1763. Ce constat, qui est une évidence, souligne l’histoire qui nous a fait ce que nous sommes et que nous deviendrons de plus en plus, sinon nous serons condamnés à disparaître. Cette Âme s’exprime par et avec le moyen de la Langue Française.
C’est son Véhicule privilégié et incontournable, certainement non négociable. Ce Véhicule est le lieu cabalistique de l’énergétique poétique de réalisation du Pays du Québec. Lui rester fidèle et s’efforcer de le cultiver dans ce sens, c’est croître avec et par lui. C’est pourquoi nos adversaires cherchent à en diminuer le rayonnement en travaillant à nuire, autant que faire se peut, à sa pratique. On voudrait même la réduire à un simple ersatz de l’anglais commercial. Ceci dit revenons à notre Devise Nationale et au Fleurdelisé, nos deux repères identitaires majeurs.
Le premier de ces repères majeurs, notre Devise Nationale ou « JE ME SOUVIENS » est l’œuvre de Eugène-Étienne Taché (1836-1912), photo arpenteur-géomètre et architecte québécois. Il est l’auteur également des plans de l’Hôtel du Parlement du Québec et de son Manège militaire. En lisant cette devise, tout le monde croit pouvoir comprendre ce que ça veut dire.
Cependant, il n’existe rien pour en expliciter le sens véritable. Cette devise est susceptible de multiple interprétation et la plus communément acceptée, puisqu’elle se base sur la lecture des symboles gravés et peints sur le meuble constituant les armoiries du Québec, se réfère, bien entendu, à l’histoire de notre peuple, qui fut français en Nouvelle France, canadiens français, sous l’autorité pas toujours bienveillante de sa Majesté Britannique, puis, québécois du pays du Québec, encore une simple province à l’intérieur de la fédération canadienne ; et cela, malgré la reconnaissance, toute récente, de notre Identité Nationale.
La Révolution Américaine, comme Celle qui triompha en France, se fit au nom de la Liberté du Peuple. Liberté, Égalité et Fraternité. Cette Triade résume la marche de l’Histoire depuis ces années tout à la fois terribles et merveilleuses, qui, en Amérique et en Europe, s’écrivent en lettres de Feu et de Sang, c’est-à-dire et comme on vient de le voir, 1776 et 1789. C’est pourquoi il ne faut pas oublier que la Révolution Américaine date de 1776 et que sa sœur jumelle, la Révolution Française, date, pour sa part, de 1789. IL y a un écart de treize ans à l’avantage de la Révolution Américaine.
Notre Révolution, notre Révolution Nationale et pas seulement Républicaine, la Révolution Intégrale du Québec, celle de notre affirmation identitaire en soi, c’est-à-dire de notre « Vouloir Exister comme tel », avec les repères qui sont les siens ou qui lui sont propres, compose une Révolution paradoxale placée sous le signe de la Vérité. En d’autres termes, un vaste inconnu et une prodigieuse aventure en perspective.
Il n’est évidemment pas facile de se placer dans une pareille perspective, puisque la Vérité et la Politique, selon toutes les apparences, sont des choses antinomiques et tout à fait incompatibles. Il y a toujours quelque part un réalisme politique (ce que l’on appelle TEL) qui inspire quelque combinaison machiavélique (Suscité le plus souvent par la PEUR et sa GRANDE SŒUR, la MÉFIANCE).
Et pourtant ! Des millions de femmes et d’hommes se sont fait torturer et tuer au nom de la Liberté, qu’ils revendiquaient, du même coup, c’est le point sur lequel on doit pouvoir réfléchir profondément, au nom de la Vérité. Car la Vérité est l’implicite corrélatif à cette Volonté d’être LIBRE. Personne ne peut contester cela. De plus, la Volonté d’être Libre est inséparable du Bonheur d’Exister, l’exact opposé de l’impératif catégorique du DIKTAT économique actuel. Elle est donc, dans sa finalité ultime, cette Joie enthousiaste au cœur de tout dépassement de soi, le secret motif héroïque de chacun de nos gestes au quotidien.
C’est pourquoi, dans ce sens, la Vérité est la substance même de la Liberté, comme ce désir à toujours vouloir « se dépasser soi-même », à toujours vouloir grandir selon la Loi naturelle et légitime de son Être Propre, à être RÉELLEMENT, selon le langage philosophique traditionnel, l’« ÉTANT-LÀ », par delà tous les obstacles, par delà toutes les limites et tous les enfermements. C’est le mot sanskrit « sant », le PARTICIPE PRÉSENT du verbe « as », racine verbale qui signifie tout simplement « être ». C’est la SAN-TÉ du peuple.
C’est pourquoi, CE NOUS SEMBLE D’UNE IMPORTANCE PRIMORDIALE, nous avons choisis pour le Sujet qu’est notre Devise Nationale, « JE ME SOUVIENS » et préférablement à tout autre, ce Prédicat : « QUE LA VÉRITÉ TRIOMPHE. » Le Prédicat en question, est-il besoin de le préciser, c’est aussi la devise de la plus grande République au monde, l’Inde : « SATYAMEVA JAYATE ». Cette Inde, comme l’un des plus formidables défis à relever sur toute la surface du Globe. Par conséquent la Devise que nous proposons au Québec d’aujourd’hui et de demain, c’est, nous l’avions déjà écrit un peu plus haut, « JE ME SOUVIENS QUE LA VÉRITÉ TRIOMPHE. » Il restera au québécois à chercher cette Vérité8, à trouver cette Vérité, à vivre cette Vérité. Seul l’avenir dira ce qu’Elle sera pour eux et nul ne peut en décider pour eux et à l’avance.
Le deuxième repère identitaire majeur est notre Étendard National, le Fleurdelisé. Cependant, avant que d’aller plus loin dans le développement de notre démarche, il est nécessaire de dire et de préciser que nous considérons le Québécois, qui est Indépendantiste, comme n’étant plus, culturellement, puisqu’il se construit autrement intellectuellement et spirituellement, un Canadien Français. De l’Unifolié il est passé au Fleurdelisé.
C’est un total renversement de perspective ontologique et existentielle où l’unification du regard se fait non seulement en direction de Québec comme Capitale Nationale, mais du Québec comme Territoire et Patrie québécoise. La schizophrénie politique est terminée chez lui. Il cesse volontairement et automatiquement de loucher vers la Capitale Fédérale Canadienne et il assume entièrement le fait de sa Liberté Politique sous les Instances de ce qui s’élabore en lui comme Idéal National Québécois. Sa Fidélité, sa Fierté, son Honneur et sa Force comme sa Gloire assumée, ne sont plus les mêmes.
Du point de vue National la Vérité se présente sous la forme de notre Étendard, de notre Fleurdelisé. Il est notre Saint Graal, le Carrefour et le Creuset de la Francophonie des Amériques ; c’est-à-dire le rappel constant de l’absolue nécessité d’un Québec Indépendant pour assurer cette mission à la fois Culturelle et de Civilisation Française dans le Nouveau Monde. Il est, pour tout dire, ce Symbole éternel de notre histoire et le moyen sublime de passage vers des possibilités encore à venir et toujours à découvrir. Possibilités inconnues, il va sans dire, occultes pour la plupart d’entre nous, mais, cependant, en tant que ces possibilités mêmes, le tracé de notre véritable destinée nationale et, surtout, de notre accomplissement en tant que Collectivité et Peuple distinct.
En termes héraldiques notre Étendard se double et s’accompagne de l’Escarboucle à l’une ou l’autre de ces Gemmes Précieuses, qui, du Charbon incandescent qu’Elle est en ses origines, progresse, en passant par le Rubis jusqu’à l’étape ultime et Diamantifère, est une Figure dynamique énumérant non seulement toutes les merveilles cachées et pétrifiées dans les minières de la Terre Mère, mais traduit, en cette manière symbolique et sublime, l’ensemble de la Hiérarchie des niveaux de l’Être et de ses modes existentiels, tout en résumant la Table d’Émeraude par la phrase clef qui ouvre à l’entendement de tout le Grand Œuvre Philosophique et Universel, « Ce qui est en bas est comme ce qui est en Haut, et ce qui est en Haut est comme ce qui est en bas pour accomplir le miracle d’Une Seule Chose. Et comme toutes les Choses furent d’Un, par la méditation d’Un : Ainsi toutes les Choses naquirent de cette Seule Chose par Adaptation9. ».
C’est aussi et en cette manière, un autre langage pour raconter les étapes, les épreuves et les combats qui traduisent la plus Profonde et la plus Haute Connaissance de Soi et des divins secrets occultes de Mère Nature, eux-mêmes scellés partiellement dans l’Univers et ses Lois non moins Hermétiques, d’où les Trésors de Science à découvrir qui sont les fondements mêmes de nos certitudes et de l’Identité véritable qui en sourd d’autant.
Ramené à sa forme carrée, lorsqu’il était le pavillon de la marine française au XVI e siècle, et partant, cubique, lorsque visualisé dans un espace tridimensionnel, le Sacré Cœur ou son équivalent symbolique, l’Escarboucle, rayonnant tous deux depuis le Centre de cette Pierre Cubique retrouvée, Pierre d’Angle et Clef de Voûte des Cathédrales médiévales de l’Antique Guilde Maçonnique, affirment tous deux la Gnose énamourée et inqualifiable des Divins Secrets de notre Nation d’une part et, d’autre part, révèle, dans le même temps, la Mission ultime du peuple québécois cherchant le Suprême Mystère de l’Esprit au Cœur de la Matière.
C’est ainsi que depuis le Foyer de l’Escarboucle, les Pointes de Flèches en forme de LYS, qui apparaissent à l’extrémité de chacune des Lances, actualisent cette défense et cette attaque contre les forces des ténèbres, dans chacun des quartiers de notre Étendard. Mais c’est également le Cœur rayonnant la Lumière et la Chaleur d’une Divine Charité. C’est en cette manière que la Nation Québécoise s’incarne, depuis ce Centre Occulte de la Source véritable de son Courage.
Si l’on revient à la forme prototype et carrée du drapeau du Québec, drapeau de marine avant tout et comme on l’a vu, on ne peut manquer en l’observant attentivement, de penser au développement cubique de ce symbole afin de le visualiser dans un espace tridimensionnel. Ce carré, à la croix inscrite et bien centrée, nous ramène d’emblée à la pierre taillée et cubique des maîtres maçons du Moyen Âge, constructeurs des Cathédrales et autres merveilles architecturales de cette époque. Rappelons que la CROIX est le Hiéroglyphe du FEU, du FEU DE SAGESSE, dans l’Antique Tradition Hermétique. La forme plutôt rectangulaire de l’actuel drapeau du Québec serait d’influence britannique. Cette forme rectangulaire ou allongée du carré d’origine serait l’équivalent de l’ellipse par rapport au cercle, de la forme d’œuf ou ovoïde par rapport à la sphère. Le foyer initial se scindant en deux en vue d’engendrer un double de soi-même et démultiplier ainsi la création du début, c’est-à-dire la Sphère Parfaite, le Cube Parfait, dont le Point de Création et Central, le Cœur métaphysique en réalité, est l’ultime explication dans la Géométrie sacrée de la symbolique traditionnelle et universelle. La Doctrine Traditionnelle explique ce Point comme ce qui joint le Cœur de tous les mondes, tant à l’Horizontal qu’à la Verticale. C’est le CENTRE d’où tout part et tout revient.
Dans le contexte du combat québécois, en vue de l’Indépendance nationale, la Vérité, par ce Symbole qu’est notre Fleurdelisé, est ce choix, pour chaque instant qui passe, de cette Volonté d’être Vrai, depuis ce CENTRE, pour être VRAIMENT LIBRE. L’agir démocratique se réfère d’abord et avant tout à l’Éveil et à l’Entretien de cette Conscience Unanime de notre Identité Nationale au Cœur de la population québécoise. On peut comprendre alors le rôle immense, primordial et sans conteste que devra y jouer le Fleurdelisé. C’est pourquoi notre Étendard tire toute sa Puissance de la Devise qui l’accompagne, comme un CRI DE GUERRE, c’est-à-dire « JE ME SOUVIENS QUE LA VÉRITÉ TRIOMPHE ».
Pour conclure cette dissertation, citons de Shrî Aurobindo10 (1872-1950) les phrases qui suivent. Elles sont une partie seulement d’une lettre à un de ses disciples et qui vise à expliciter le sens réel et très profond de ce qu’est en réalité la Nation. « Notre mère l’Inde n’est pas un morceau de la terre ; elle est une Puissance, une Divinité, car toutes les nations ont une telle Dévî (Déesse) qui soutient leur existence séparée et la maintient vivante.
De tels êtres sont aussi réels, et réels d’une façon plus permanente que les hommes qu’ils influencent, mais ils appartiennent à un plan supérieur, ils font partie de la conscience et de l’être cosmiques, et ils agissent ici-bas en donnant forme à la conscience humaine sur laquelle ils exercent leur influence. Pour l’homme qui ne voit à l’œuvre que sa propre conscience individuelle, nationale ou raciale et qui ne voit pas ce qui agit sur elle et lui donne forme, il est naturel de penser que tout est créé par lui et qu’il n’y a par derrière rien de cosmique ou de plus grand11. » C’est ainsi qu’Il parlait de l’Inde, sa Patrie à la fois terrestre et spirituelle.
Feudrou d’Armagnac
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