HOLLYWOOD, CALIFORNIE, ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE
« Mon père ne jouait jamais avec moi », se plaignait Michael Jackson qui, jamais, n’appela Joe « papa ».
MÊME s’il avait deux bras et deux jambes comme tout le monde, il est né différent des autres, septième d’une fratrie de neuf enfants. Avec quatre de ses grands frères, Jackie, Tito, Jermaine et Marlon, le cadet Michael sera immédiatement, dès 6 ans, la star des « Jackson Five » dont le premier album signé sous le mythique label Motown Records, sort en 1969.
Il est le petit génie, le Mozart de la famille, l’aimé des dieux. À 6 ans, il fait la joie de son père qui voit en « Gros nez » - comme il le surnommait aimablement - un animal de foire. Si Mozart traversa l’Europe comme un chien savant, passant de cour en cour, Michael et ses frères arpentèrent les plateaux de télévision et devinrent si célèbres qu’ils se transformèrent en personnages d’un célèbre dessin animé.
La jacksonmania était en ordre de marche militaire. L’argent ne faisant pas le bonheur, Michael fut un gamin triste. Bientôt plus connu que le Christ, il porta toute sa vie son enfance comme une croix. Mais d’enfance, ce prodige n’en eut guère. Comme le dit Liza Minnelli, effondrée par la disparition de son « ami très cher » : « Imaginez un instant que vous grandissiez devant le public. Dès que Michael a pu marcher, on l’a mis sur scène. Il n’a pas eu d’enfance. Il ne savait pas ce que c’est de grandir. Plus tard, il a tenté de recréer cela pour des enfants en difficulté. Michael Jackson, c’est le conte de fée cruel d’un enfant roi battu. »
Évangéliser les foules du monde entier
On sait presque tout de la famille Jackson, de la violence du père Joseph - dit Joe - Jackson qui savait manier la cravache (une des sœurs de Michael, la chanteuse La Toya, insinua même qu’elle fut violée par son géniteur), de son côté musicien raté - ce mineur et conducteur de grue fonda tout de même un groupe, The Falcons - qui fit un dangereux transfert sur ses enfants, de son côté témoin de Jéhovah faisant du porte à porte avec sa femme Katherine pour prêcher la bonne parole.
On dit même que le petit Michael, avant d’évangéliser les foules du monde entier par sa pop music, connut les joies du métier de VRP. Joe n’est pas un pied-tendre. Traumatisé à jamais, on avait l’impression que Michael, à 50 ans, était toujours terrorisé par ce père, comme s’il lui courait toujours après avec un fouet.
Toute sa vie le créateur de Thriller eut peur : de son père, du public, des femmes, des microbes, de la maladie, de la vie, de la mort. Si Joe fut une brute avec les enfants, son fils connut des ennuis pour sa trop tendre gentillesse à leurs égards.
« Mon père ne jouait jamais avec moi », se plaignait Michael qui jamais n’appela Joe « papa ». On se souvient que Joe vint soutenir son fils pendant le fameux procès qui l’accusait d’abus sexuel sur mineur, en 2005. C’est ce qu’on appelle, comme aurait pu le dire La Toya, n’avoir pas froid aux yeux…
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D'après http://v.i.v.free.fr/spip/
samedi 27 juin 2009
Anthony Palou
Michael Jackson :
