ANALYSE — MICHEL CLOUTIER  PIERRE-KARL PÉLADEAU: LE "QUÉBEC LIBRE" JUSTIFIÉ
PÉLADEAU S'INSCRIT DANS L'HISTOIRE DU QUÉBEC LIBRE
PAR MICHEL CLOUTIER, Journaliste, écrivain et historien du Québec MONTRÉAL, QUÉBEC — Le jeudi 27 novembre 2014 Ovationné dans un discours-fleuve d'une heure et demie, Pierre-Karl Péladeau (PKP) a justifié la nécessité impérative pour le Québec de devenir un pays indépendant, devant quelque 200 partisans péquistes dont il était l'invité ce dimanche 23 novembre, dans le cadre de l'assemblée générale annuelle de l'Association péquiste (Parti Québécois indépendantiste), de la circonscription électorale de Champlain, en présence notamment de Noëlla Champagne, l'ex-député péquiste défaite au dernier scrutin.
Un destin supérieur attend le "Québec libre" Dénonçant les illusions du progrès libéral menées par Philippe Couillard, dont la politique provinciale d'État-comptable avec ses réformes plonge péniblement le Québec dans une crise sans précédent, PKP, pressenti gagnant dans l'actuelle course à la direction du PQ (sa candidature officielle ne saurait tarder), brave tous les défis sociaux et économiques en projetant, quant à lui, le Québec, cet État-nation dans la plénitude de tous les pouvoirs d'un État libre, libre de contrôler son destin en récupérant tous ses impôts et toutes ses taxes versées au gouvernement central d'Ottawa.
Ainsi, sans être ralenti ni freiné par la tutelle fédérale d'Ottawa, un destin supérieur attend donc le Québec sous le PQ. Loin de courber l'échine devant les contraintes dictées par Ottawa, le langage de PKP et son incontournable poing levé, engendrent une franchise historique qui s'inscrit dans la conscience nationale... hélas! étrangement absente chez Philippe Couillard. L'actuel premier ministre québécois n'a pas la force suffisante pour aller jusqu'en première ligne en engageant un tête-à-tête profond avec le peuple québécois. Non.
Couillard est distrayé, manifestement retenu par son électorat anglophone qu'il ne peut déplaire, véritable consécration de sa victoire électorale avec ses dix pour cent de voix anglo-multi-ethniques perpétuellement acquises d'une élection à l'autre dans la quinzaine de circonscriptions "rouges" de l'Ouest-de-l'Île de Montréal. Sans oublier la "bête noire" que devient la CAQ (Coalition Avenir Québec) en fractionnant le vote francophone lors de la dernière élection. Couillard s'échappe du Québec en "pensant le Canada", en se laissant volontiers absorber par "l'idée fédérale", un effet de ricochet éprouvant qui rebondit dangeureusement à neutraliser le nationalisme québécois. C'est le jeu infligeant du Canada dans le grand tout anglo-multi-ethnique canadian.
L'Homme nouveau peut-il s'édifier dans un monde d'approximation qu'est le Canada, l'arrière-pays du tout-puissant melting-pot américain? La conscience spéculative de cet "Homme nouveau" est aimantée par l'anglo-américanisme. Fatalement. En revanche, dans cette actualisation, peuplé d'espérances, "l'Homme nouveau québécois" est dans la pressante urgence d'activer son espace francophone, cette fibre salutaire, unique en Amérique car radiographiée à travers sa vie créative... qui n'a rien à voir avec le multiculturalisme canadien.
Le baron de la presse québécoise
Candidat-vedette à la direction du PQ, le magna de la presse (PKP détient 45% des médias québécois à titre d'actionnaire de contrôle de Québecor), semble faire peur, pour ne pas dire effrayer bien du monde. De la haute tension. La haute-finance n'ose plus écraser le peuple D'abord, son empire médiatique québécois voit loin, haut et grand. Un tel succès a du bon, il écarte tout chantage économique chez les adversaires de l'indépendance du Québec. Car PKP rassure, les met en échec. Sans conteste, le Québec est enfin viabe. La haute-finance n'ose plus écraser le peuple en claironnant que le Québec va disparaître s'il se sépare, comme l'a si bien fredonné le financier Paul Desmarais. Une insulte à l'intelligence.
Aucun autre milliardaire avant lui C'est du nouveau à l'horizon politique, au profit de la jeune génération puisqu'en dehors de lui (et feu son père Pierre, indépendantiste non ouvertement militant à l'époque), aucun milliardaire québécois ne s'était engagé dans cette longue lutte démocratique, parue interminable. La part d'ombre de PKP À gauche? À droite? Au centre? La vision pragmatique de Péladeau peut devenir une force politique des plus efficaces s'il évacue les "à gauche, droite et centre" de ses discours. Friands, bien des analystes s'amusent à le coincer.
Réfractaires, ils lui prêtent des intentions radicales, un régime austère de patron d'entreprise intransigeant... alors que sa pensée politique se fait tout autre: elle prolonge les désirs et les espoirs les plus authentiques de ses compatriotes: "se donner un pays". Avec les moyens les plus démocratiques dans l'avenir qui vient, en homme rassembleur qu'il veut être. Le temps de mûrir le siècle naissant vers le nouveau pays. Houleusement confronté avec les syndicats 
Homme d'espoir, de désir et d'intention, PKP se moque des étiquettes à son endroit. Houleusement confronté dans ses relations publiques avec les syndicats, le député de Saint-Jérôme s'est expliqué sous les accusations, comme jeté dans le drame de la vie. Brutalement. Sa part d'ombre à discerner.
Libéraux et caquistes affolés! Affolés par l'arrivée de Pierre-Karl Péladeau qui, s'il dirigeait le PQ, détrônerait les Libéraux par 6 points, selon le dernier sondage d'opinion du Devoir, Couillard et Legault craignent le pire: la perte d'électeurs dont 50% de la CAQ, reviendraient au PQ. "C'est un indice qui me porte à réfléchir", répondit, sourire en coin, M. Péladeau au Journal Québec Presse.
Dans cette perspective gagnante, souhaitons que la politique, ce dur métier qui l'habite de plus en plus, opère en lui un rapport de force digne d'un Homme d'État capable de composer patiemment avec cet autre rapport de force que sont les journalistes et les rusés chroniqueurs politiques autant libéraux que péquistes. Quel tour de force obligé! Tous les Hommes d'État y passent... et deviennent malgré eux, de fins connaisseurs des "trucs" journalistiques, ces scribes convertis en limiers sous la tension critique des enjeux politiques qu'ils alimentent avec leur égo brûlant!
Le cellulaire: la "ronde de nuit" des journalistes Il faut s'y faire! Le précieux cellulaire est la "ronde de nuit", la copie parfaite des reporters à brasser à la dernière minute les commentaires les plus tardifs depuis les toilettes jusqu'aux bureaux feutrés de l'Assemblée nationale. La loi de la jungle se joue en pleine règle démocratique. Il faut s'y faire!
En terminant, le Journal Québec Presse accorde volontiers son appui au candidat Pierre-Karl Péladeau dans cette fascinante courses à la diretion du Parti québécois.
La galerie de photos de Québec Presse par Michel Cloutier, ce dimanche 23 novembre 2014 à Champlain. 
 



------------------------------------------------------------------------------------------- Revue de presse PKP et Alexandre Cloutier en Mauricie Pierre Karl Péladeau était l'invité de l'assemblée générale annuelle de l'association péquiste de Champlain. On le voit ici en compagnie de l'ancienne députée Noëlla Champagne. Photo Émilie O'Connor, Le Nouvelliste, Trois-Rivières.
(Trois-Rivières) Entièrement peinte en rouge lors des dernières élections, la Mauricie a accueilli dimanche deux députés péquistes qui pourraient succéder à Pauline Marois à la tête du Parti québécois (PQ). Pierre Karl Péladeau et Alexandre Cloutier ont notamment dénoncé l'abolition des Centres locaux de développement (CLD), des organismes jugés importants pour le développement économique des régions. Alexandre Cloutier Photo: Archives, Le Quotidien, Chicoutimi (Saguenay) Pierre Karl Péladeau, qui n'a pas terminé sa réflexion quant à son éventuelle candidature à la chefferie du parti, a affirmé que Québec doit stimuler la création de PME, notamment en Mauricie où l'économie a reposé très longtemps essentiellement sur la grande entreprise. «La région a eu de très grandes entreprises, mais malheureusement pas un tissu de PME suffisamment solide. Lorsqu'une grosse usine décide de fermer, ça crée une perte d'emplois significative. Je suis d'avis, contrairement à ce que dit le ministre de l'Économie [Jacques Daoust], que nous devons faire en sorte de stimuler la création de PME. Ce n'est pas vrai que ce n'est que les grandes entreprises qui créent des emplois», estime Pierre Karl Péladeau en précisant s'opposer à la réduction des crédits d'impôt pour les entreprises. «Ça va avoir un impact considérable, car la grande majorité des bénéficiaires des crédits d'impôt, ce sont des PME québécoises. [...] Il ne faut pas se surprendre malheureusement de la performance économique très mauvaise du gouvernement libéral de Philippe Couillard.» Le développement des PME passe, selon PKP, notamment par l'accompagnement des entrepreneurs. À ce titre, l'ancien chef de direction de Québecor estime que l'abolition des Centres locaux de développement (CLD) est une mesure «néfaste et préjudiciable pour le Québec». «Notre maîtrise économique est relativement récente au Québec. Ça fait quelques décennies que nous avons des entrepreneurs et que nous avons pris en main notre destinée économique. Pour s'assurer que ça se poursuive, je pense qu'il faut accompagner nos entrepreneurs», a-t-il souligné. «Ce n'est pas juste du financement dont les entrepreneurs ont besoin. C'est aussi d'un réseau et de messages forts. C'est ce que les CLD procuraient aux entrepreneurs.» Se disant neutre au sujet de cette course à la chefferie du PQ, l'ancienne députée de Champlain, Noëlla Champagne, affirme que l'association de Champlain entend accueillir tous les candidats qui désirent s'exprimer devant la famille péquiste de la région. Dimanche, une centaine de membres du PQ étaient réunis pour entendre Pierre Karl Péladeau parler de ses motivations souverainistes et politiques ainsi que de sa vision de l'économie. «Philippe Couillard a trompé les régions», estime Alexandre Cloutier Le député de Lac-Saint-Jean et candidat officiel à la chefferie du PQ, Alexandre Cloutier, s'est arrêté samedi au Centre-du-Québec puis en Mauricie dimanche. Dans une lettre qu'il a fait parvenir aux médias, le député dénonce la volonté du gouvernement de fusionner des CSSS, la fermeture des bureaux régionaux sur l'immigration, les changements de vocation des carrefours jeunesse-emploi (CJE) ainsi que l'abolition des CLD ainsi que des Conférences régionales des élus (CRE). «Les CRE sont les seuls lieux de concertation où les élus locaux traitent des enjeux régionaux, tandis que les CLD possèdent une expertise unique pour aider les entrepreneurs à se lancer en affaires», a fait valoir M. Cloutier. «On nous a aussi annoncé l'aberrant changement de vocation des carrefours jeunesse-emploi (CJE), qui aidaient jusque-là les jeunes à se trouver des emplois, peu importe leur condition. Désormais, 40 000 des 60 000 jeunes dans le besoin ne pourront plus bénéficier des services des CJE.» «Pourtant, lors de la dernière campagne électorale, Philippe Couillard s'était présenté en grand défenseur des régions du Québec. Il s'était fait l'apôtre de la décentralisation de l'État, répétant à qui voulait bien l'entendre qu'en tant que nouveau résident du Lac-Saint-Jean, il connaissait ''la vie de région'' et les préoccupations des gens qui y habitent. Sept mois plus tard, force est de constater que tout cela n'était qu'une imposture», dénonce le député de Lac-Saint-Jean. De surcroît, Alexandre Cloutier estime que la confiance des électeurs envers le gouvernement libéral est brisée. «Ce gouvernement n'a effectivement jamais obtenu le mandat d'opérer un tel démantèlement de nos leviers de développement. Le Parti libéral a fait campagne en nous présentant une politique économique qui ne tenait qu'en un chiffre: la création de 250 000 nouveaux emplois. Depuis l'élection, l'effet libéral sur l'économie a plutôt été la perte de 82 000 emplois en sept mois», affirme-t-il. «Derrière les discours et les beaux chiffres, on constate une absence de vision. L'austérité, ce n'est pas une politique de développement économique. La centralisation, ce n'est pas une politique de développement régional.Pas plus que la gestion de l'État n'est un simple exercice comptable.»
|